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Football - Coupe du monde 2018

Coupe du monde: la France n’a jamais fait de quartier en huitièmes

Depuis 1986 et l'introduction par la FIFA des huitièmes de finale en phase finale de Coupe du monde, l’équipe de France en a disputé quatre et les a tous gagnés. C’est peut-être de bon augure avant son match de ce samedi (14H00 TU) face à l’Argentine à Kazan, en huitième de finale de cette Coupe du monde 2018. Retour sur ces « quatre glorieuses ».

La joie de Valbuena, Giroud, Lloris, Mavuba et Debuchy après la victoire sur le Nigeria il y a quatre ans, à Brasilia.
La joie de Valbuena, Giroud, Lloris, Mavuba et Debuchy après la victoire sur le Nigeria il y a quatre ans, à Brasilia. REUTERS/Siphiwe Sibeko
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FACILE

Mardi 17 juin 1986 – Stade Olympique de Mexico City : France bat Italie 2-0

Seulement deuxième de son groupe où elle a été devancée à la diférence de buts par une équipe d’URSS qui a fait très forte impression, la France affronte l’Italie pour le premier huitième de finale de son histoire dans une Coupe du monde. L’affiche est belle entre les champions du monde et les champions d’Europe en titre et c’est en position de favorite que s’avance l’équipe dirigée par Henri Michel, face à une Squadra Azzura encore talentueuse mais sur le déclin.

Bien que diminué par une pubalgie, Michel Platini fait figure d’épouvantail pour les Italiens dont il a dominé le championnat avec la Juventus de Turin. La France s’appuie sur son « carré magique » du milieu de terrain Fernandez-Tigana-Giresse-Platini pour prendre le match à son compte et les Bleus trouvent la faille dès la 15e mn : remontée de balle de Luis Fernandez, passe précise pour Dominique Rocheteau qui remise instantanément pour Platini lancé à 25 m du but. Le capitaine des Bleus contrôle le ballon à l’entrée de la surface et trompe le gardien italien Giovanni Galli d’une petite balle piquée, 1-0 pour la France.

Les Français ne seront jamais vraiment inquiétés dans cette rencontre disputée sur un faux rythme à cause de la chaleur et ils vont plier le match avant même l’heure de jeu sur une autre action magnifique avec, cette fois, Jean Tigana comme élément déclencheur. Le Bordelais effectue une percée de 30 m dont il a le secret et adresse un centre précis pour Rocheteau posté au point de pénalty. L’attaquant du PSG résiste à la charge de Scirea et Vierchowod pour transmettre à Yannick Stopyra, complètement démarqué sur la droite dans la surface de réparation. Le Toulousain bat Galli d’une frappe sèche du droit à ras de terre, les Bleus mènent 2-0.

Complètement mis sous l’éteignoir par Maxime Bossis, Sandro Altobelli ne voit pas un seul ballon du match et la France est en route pour les quarts où elle affrontera le Brésil dans l’un des plus beaux matchs de l’histoire des Coupes du monde. Seule ombre au tableau, le carton jaune de William Ayache qui sera suspendu pour cette rencontre de légende et remplacé par Thierry Tusseau.

EXTÉNUANT

Dimanche 28 juin 1998 – Stade Felix Bollaert de Lens : France bat Paraguay 1-0 (b.e.o)

C’est dans une ville de Lens encore traumatisée par le passage des hooligans allemands une semaine auparavant, des combats de rue durant lesquels le gendarme Daniel Nivel a été très grièvement blessé, que va se dérouler ce deuxième France-Paraguay de l’histoire, le premier datant de la Coupe du monde 1958 en Suède lors duquel Raymond Kopa et sa bande s’étaient imposés 7-3, avec un triplé de Just Fontaine.

Comme prévu, la France a passé le 1er tour sans encombre en battant successivement l’Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite et le Danemark alors que les Paraguayens ont créé la surprise en s’extirpant d’un groupe où il ont devancé l’Espagne et la Bulgarie, seulement devancés par le Nigeria, trois matchs au cours desquels, comme la France, ils n’ont encaissé qu’un seul but. Cette rigueur défensive va être la dominante de cette partie qui va devenir de plus en plus stressante au fil des minutes, avec des Paraguayens recroquevillés dans leur moitié de terrain et des Bleus qui butent sur ce mur rouge et blanc et l’impressionnant gardien José-Luis Chilavert, sauvé par son poteau à la 39e mn, sur un tir du jeune Thierry Henry.

Privés de Zinédine Zidane, suspendu deux matchs après avoir été expulsé face à l’Arabie saoudite et remplacé – numériquement s’entend – par Bernard Diomède au coup d’envoi, les Bleus ne trouvent pas la faille, malgré une domination quasi-totale. Les trois changements opérés par Aimé Jacquet après l’heure de jeu (Pirès pour Henry, victime d’une entorse de la cheville, Boghossian pour Petit et Guivarc’h pour Diomède) ne débloquent pas la situation et le temps réglementaire s’achève sur un 0-0. De suffocant, le match devient irrespirable, les Guaranis cherchant manifestement à tenir jusqu’aux tirs au but pour s’en remettre à Chilavert.

La délivrance va venir à la 114e mn : débordement de Robert Pirès sur la gauche, centre pour la tête de David Trezeguet qui remet pour Laurent Blanc. On a, depuis, revu au moins cent fois cette action. Le grand défenseur central catapulte la balle au fond des filets pour son 14e et dernier but en sélection. C’est tout un stade et tout un pays qui explosent alors de joie : la France est en quarts de finale où elle affrontera l’Italie, en route pour un parcours qui s’achèvera par une victoire en finale. Au passage, Laurent Blanc a en effet signé le premier « but en or » de l’histoire des Coupes du monde, but synonyme de « mort subite » pour les Paraguayens puisque, comme le veut le règlement d’alors, le jeu ne reprend pas.

RENVERSANT

Mardi 27 juin 2006 – Niedersachsen Stadion de Hanovre : France bat Espagne 3-1

Des quatre huitièmes de finale disputés à ce jour par l’équipe de France en Coupe du monde, ce France-Espagne reste pour l’heure le plus renversant. À l’issue d’un 1er tour achevé au diesel (nuls contre la Suisse et la Corée du Sud, victoire sans gloire sur le Togo), les Bleus de Raymond Domenech ne partent pas favoris face à une Espagne conquérante qui a survolé son groupe (Ukraine, Tunisie, Arabie Saoudite) et dont la presse se vante de vouloir « envoyer Zidane à la retraite », le joueur du Real ayant annoncé que cette compétition serait sa dernière.

L’entame de match est en faveur des Espagnols dans une rencontre disputée sur un rythme élevé. Mais c’est alors que les Français commencent à desserrer l’étreinte qu’ils subissent ce qui semble être alors un coup du sort. Après une faute relativement bénigne de Lilian Thuram sur le latéral Pablo Ibanez dans la surface, l’arbitre italien accorde pénalty aux Ibères, pénalty transformé par David Villa qui trompe Fabien Barthez pourtant parti du bon côté, 1-0 pour l’Espagne (27e). Les hommes de Luis Aragones pensent tenir cet avantage jusqu’à la pause mais ils se font surprendre par une contre-attaque éclair suite à une récupération de Claude Makelele et à un échange entre Patrick Vieira et Franck Ribéry qui voit le Marseillais se présenter seul face à Iker Casillas. Plein de sang-froid, Ribéry élimine le gardien espagnol pour marquer dans le but vide, le premier de ses 16 buts en équipe de France (41e), 1-1 à la mi-temps.

Après la pause, les Bleus vont à nouveau subir malgré quelques incursions de Thierry Henry et de Ribéry, la révélation de ce Mondial. Finalement, la libération va venir des « anciens ». D’abord grâce à un coup franc frappé par Zidane à 35 m du but et mal dégagé par une tête espagnole qui voit Vieira surgir au deuxième poteau pour catapulter la balle dans les filets de Casillas malgré Sergio Ramos (83e). Puis c’est un relais entre Sydney Govou et Sylvain Wiltord, entrés en cours de jeu, qui permet à Zidane de pénétrer dans la surface de réparation espagnole pour fusiller Casillas du droit après un crochet aux dépens de Carles Puyol (90e + 1). Un souffle nouveau parcourt l’équipe de France qui s’apprête à retrouver encore le Brésil en quarts, pour un autre match de légende.

ENCOURAGEANT

Lundi 30 juin 2014 – Estadio Nacional de Brasilia : France bat Nigeria 2-0

Quatre ans après le fiasco de Knysna en Afrique du Sud et deux ans après la déception de l’Euro 2012, c’est une équipe de France sans trop de certitudes qui s’est présentée au Brésil, sept mois après une qualification arrachée en barrages et au forceps face à l’Ukraine (0-2, 3-0). Classés premiers d’un groupe certes à leur portée (Suisse, Honduras, Équateur), les Français ont laissé entrevoir de belles promesses offensives face aux deux premiers (3-0 contre le Honduras, 5-2 face aux Suisses), avant de gérer leur avance face aux Equatoriens (0-0). Habitués des phases finales, les « Super Eagles » ne craignent pourtant pas la France, notamment Vincent Enyeama, l’un des meilleurs gardiens de Ligue 1 avec Lille.

Ce sont d’abord les Africains qui se montrent les plus entreprenants face à une équipe de France qui a dû remanier sa charnière centrale, suite au forfait de Mamadou Sakho, victime d’une élongation à la cuisse alors que Didier Deschamps a retenté l’association Karim Benzema-Olivier Giroud en attaque, laissant Antoine Griezmann sur la touche au coup d’envoi. Le Nigérian Emmanuel Emenike se voit refuser un but pour une position de hors-jeu très limite (19e) avant que Paul Pogba n’oblige Enyeama à une superbe parade trois minutes plus tard. Après la pause, Blaise Matuidi frôle la correctionnelle après un tacle sévère sur Onegyi Onazi qui ne lui vaut qu’un carton jaune et oblige le milieu de terrain nigérian à quitter la partie sur une civière (54e).

La rentrée d’Antoine Griezmann à la place de Giroud et le replacement de Benzema en pointe (70e) redonnent un peu plus de tranchant aux attaques françaises et Yohan Cabaye voit son tir longue distance s’écraser sur la barre d’Enyeama (77e). La délivrance intervient deux minutes plus tard pour les Français lorsque le gardien nigérian, impeccable jusque-là, commet une faute de main sur un corner qui permet à Pogba de donner l’avantage aux Bleus, d’un puissant coup de tête. Dès lors, les Français ne lâchent rien et ils vont doubler la mise dans le temps additionnel grâce à un but contre son camp du capitaine Joseph Yobo, pressé par Antoine Griezmann (90e + 1). Sans s’être montrés convaincants, les Bleus – battus en quarts 1-0 par l’Allemagne quatre jours plus tard au Maracaña – ont effacé le pénible souvenir de Knysna et retrouvé un public, deux ans avant leur Euro 2016 à domicile.

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