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Sports/Société

L’homophobie dans le sport refait surface avec le rugbyman Israel Folau

La star du rugby australien Israel Folau a une nouvelle fois provoqué la controverse en publiant sur les réseaux sociaux un lien vers une vidéo hostile au mariage gay qui évoque des « perversions sexuelles indescriptibles ». Il s'était déjà attiré un déluge de critiques en avril avec ses propos sur les homosexuels à qui il promettait « l'enfer ».

Le rugbyman australien Israel Folau.
Le rugbyman australien Israel Folau. PATRICK HAMILTON / AFP
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Le rugbyman australien Israel Folau est en train de défrayer la chronique avec une série de propos ouvertement homophobes. Mercredi 9 mai, le vice-champion du monde, chrétien fervent, a posté une nouvelle vidéo sur les réseaux sociaux, où un évangéliste américain mettait en garde contre le mariage entre personnes du même sexe, évoquant des « perversions sexuelles indescriptibles ».

Il faut rappeler que fin 2017, les Australiens se sont prononcés en faveur de l’ouverture du mariage à tous les couples. Si le vote constituait une victoire historique aux yeux des défenseurs des droits LGBTIQ (lesbiennes, gays, bisexuels, trans, intersexes et queer), il avait aussi révélé des divisions sociétales très conséquentes. En plein débat sur le mariage pour tous, le joueur le plus en vue d'Australie avait déjà déclaré sur le sujet : « J'aime et je respecte les opinions de tous, mais personnellement je suis opposé au mariage gay ».

Le mois dernier, Folau, 29 ans, s'était attiré un déluge de critiques avec ses propos sur les homosexuels à qui il promettait « l'enfer ». Malgré la controverse, l'arrière a depuis déclaré ne rien regretter de ses propos.

Une fédération bien embarrassée

« C'est l'une des choses les plus difficiles que j'ai eu à traiter dans ma carrière », explique Raelene Castle, la présidente de la Fédération australienne de rugby sur Fox Sports. Les propos homophobes répétés de la star du rugby australien mettent une nouvelle fois la fédération dans l'embarras, alors qu'elle peine à trancher et que la controverse grandit. « D'un côté, vous vous trouvez face à une question de respect des droits de l'homme, et de l'autre face à la liberté d'expression », argumente Raelene Castle. Pour le moment, Israel Folau a échappé à toute sanction de la part de sa fédération.

« D'un côté, il y a le droit de chacun d'exprimer son opinion, qu'elle soit religieuse ou autre, et de l'autre, il y a la question de savoir si c'est fait d'une manière respectueuse ou non. C'est là-dessus que nous allons nous pencher », déclare aussi Mme Castle.

La fédération est visiblement tiraillée entre son désir de renouveler le contrat du rugbyman -il s'achève à la fin de l'année - et les exigences de ses principaux sponsors. Parmi eux, la compagnie aérienne australienne Qantas qui a fait connaître son mécontentement vis à vis des prises de position de l’ancien treiziste. A un peu plus d’un an de la prochaine Coupe du monde 2019 au Japon, la fédération va devoir prendre des décisions concernant la dernière vraie star des Wallabies. Avant d'évoluer en rugby à XV, Folau s'est révélé dans le XIII entre 2007 et 2010. Il avait ensuite opté pour le foot australien pendant deux ans.

Plusieurs grands noms du rugby condamnent ses propos

Folau a été pointé du doigt par Nigel Owens, l’arbitre international, qui a choisi d’assumer son homosexualité. Plusieurs grands noms du rugby ont par ailleurs une nouvelle fois condamné les propos de Folau. Ainsi l'ancien Wallaby, Clyde Rathbone a tweeté : « Il est malheureusement maintenant évident que le meilleur rugbyman australien est un fou religieux, avec des tendances à l'auto-immolation ». George Gregan a pour sa part estimé qu'il était temps pour Folau de se tenir tranquille et de se concentrer sur le rugby. « Parlons plutôt de sport. Ces croyances dont tu nous parles, garde-les pour toi », a-t-il adressé comme message à Folau.

L’identité sexuelle dans le sport reste une toujours question d’actualité. En France, le 30 juin prochain, la Marche des fiertés parisienne a choisi de mettre en lumière la lutte contre les discriminations dans le sport avec le slogan : « Les discriminations au tapis, dans le sport comme dans nos vies ». Puis, en août, la capitale française accueille les Gay Games.

Loin des déclarations d’Israel Folau, l’ancien rugbyman gallois Gareth Thomas avait fait son coming out en 2019, un vrai tremblement de terre dans le milieu du ballon ovale. En France, une étude réalisée auprès de 922 sportifs de 23 disciplines en 2010/2011 indiquait que les sportifs pratiquant un sport « dit masculin », comme le rugby, étaient les plus négatifs envers les homosexuels.

Avec AFP

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