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Succès grandissant pour un rugby espagnol qui vise le Mondial 2019

Le rugby masculin à XV, ça existe aussi en Espagne. Au pays où le football est une religion, l'ovalie tente d'émerger. L'équipe nationale pourrait même se qualifier pour la deuxième fois de son histoire pour la Coupe du monde. Après une victoire 84-10 face aux Allemands ce 11 mars 2018, les Espagnols ne sont plus qu'à un match du Mondial 2019 au Japon. Alors que le stade de Bilbao accueillera au printemps prochain les finales des coupes d'Europe de clubs, la fédération se structure et le succès populaire est grandissant.

Le rugbyman espagnol Thibaut Alvarez, au premier plan.
Le rugbyman espagnol Thibaut Alvarez, au premier plan. Pablo Blazquez - World Rugby/World Rugby via Getty Images
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La pluie, le froid et le vent n'ont pas arrêté les quelque 12 000 personnes qui ont pris place dans le stade central du centre universitaire de Madrid, ce 11 mars 2018. Car le rugby fait désormais recette en Espagne.

Vainqueur facile de l'Allemagne en Championnat d’Europe – une sorte de Tournoi des 6 Nations bis – la sélection espagnole continue ainsi de rêver à une qualification à la prochaine Coupe du monde, vingt ans après son unique présence au rendez-vous mondial. Même le Roi d'Espagne, Philippe VI, a fait pour la première fois le déplacement.

Un engouement croissant

Le « XV du lion », son surnom, est de plus en plus en suivi, comme l'explique l'un des joueurs de cette sélection, le trois-quart-centre de Bourg-en-Bresse, Fabien Perrin.

« C’est sûr que le rugby ne remplacera pas le football, concède-t-il. Le football, c’est la religion, ici. Mais il y a un véritable soutien. Les gens s’intéressent. Même dans la rue, lorsqu’on est allé se balader, on n’a pas mal été arrêté. Ça a vraiment pris. Les gens sont vraiment derrière nous. On a vraiment senti un soutien populaire ».

Une équipe nationale cosmopolite

Fabien Perrin évoque par ailleurs un vestiaire cosmopolite où la langue de Cervantès s'accorde avec celle de Molière. « Avec plusieurs Français de l’effectif, on a tendance, par habitude, à parler français. Il y a un mélange entre le français, l’anglais et l’espagnol. C’est intéressant », estime-t-il.

Dix-sept des trente joueurs convoqués face à l'Allemagne évoluent d’ailleurs dans les différentes divisions du championnat de France, de la première à la troisième. Parmi eux, il y a donc des Espagnols, mais aussi des Français ayant des aïeuls issus de ce côté-ci des Pyrénées et qui se sont exilés en France lors de la guerre civile espagnole, entre 1936 et 1939. C'est le cas de Guillaume Rouet, demi de mêlée de l'Aviron Bayonnais, pour qui choisir l'Espagne était logique...

« Mon frère y jouait déjà, raconte-t-il. J’avais vu un match de l’Espagne face à la Géorgie et toute cette ferveur m’avait donnée envie. C’est aussi pour cette raison que j’ai fait des papiers pour obtenir la double nationalité. Et puis, j’habite dans une région, à Bayonne, qui est à 20 minutes (en voiture) de l’Espagne. J’y vais assez souvent. J’adore ce pays et c’est aussi pour ça que j’ai décidé de jouer pour lui ».

Une médiatisation accrue

Depuis plusieurs années, le succès du rugby en Espagne est croissant. En atteste sa présence grandissante dans les médias, comme l'explique le journaliste de Cadena Ser, Miguel Danès, qui anime chaque jeudi une émission sur le rugby disponible sur le site de la radio espagnole.

« C'est surtout depuis les trois dernières années que l'intérêt a grandi et ça a permis une plus grande présence dans les médias, assure-t-il. Le parcours de qualification pour le Mondial 2019 offre un scénario attractif. Et donc, les gens commencent à parler ici de rugby. Avant, c'était difficile. Maintenant, moins... Parce que maintenant, la télévision publique offre une couverture télévisée. Elle retransmet tous les matches en direct de la sélection nationale. Ensuite, la fédération produit les matches du championnat. C'est un pari personnel de la Fédération qui a compris qu'elle devait couvrir ça. De cette manière on voit beaucoup de rugby dans les medias grâce à cette bonne décision ».

Une Fédération ambitieuse

En à peine quatre ans, le nombre de licenciés est passé de 24 000 à 36 000 personnes. Un chiffre qui pourrait augmenter suivant la qualification ou non de l'équipe nationale pour la prochaine Coupe du monde. Mais la Fédération voit déjà plus loin. Elle veut de plus en plus former elle-même ses joueurs comme l'explique son vice-président, Juan José Garcia Luna.

« C'est un objectif important pour la Fédération espagnole que de former des talents, découvrir des talents pour la haute compétition et ça exige de l'argent, lance-t-il. Nous avons une académie avec laquelle, nous effectuons ponctuellement des rassemblements. Mais notre rêve est de pouvoir avoir une académie avec un site fixe. Pour le moment nous avons des sites itinérants sur les différents clubs d'Espagne et nous faisons des rassemblements d'une semaine. Nous devons arriver à une académie située dans un lieu central où pourraient se former les futurs talents ».

Dernière étape en Belgique ?

Après sa large victoire contre l'Allemagne, l'Espagne ira chercher son ticket pour le Mondial 2019 du côté de la Belgique, le 18 mars 2018. Participer au rendez-vous planétaire aiderait grandement sa petite fédération à grandir, à exister dans un pays où le ballon rond est roi.

Et si l'Espagne ne se qualifie pas directement via ce Championnat d'Europe 2018, elle devra passer par au moins trois matches à élimination directe pour aller au Japon...

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