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Jeux olympiques

JO de Pyeongchang 2018: la Russie toujours dans la tourmente

Vladimir Poutine a joué un rôle crucial dans l'organisation du dopage des sportifs russes aux jeux Olympiques, affirme dans une interview l'ex-haut responsable de l'antidopage russe et lanceur d'alerte, Grigori Rodtchenkov. Entre cette déclaration et les premiers noms des sportifs russes qui ne seront pas admis à participer aux JO d’hiver sous drapeau olympique, la Russie est toujours au cœur du débat avant l’ouverture des jeux de Pyeongchang qui se déroulent du 9 au 25 février.

La patineuse russe Ksenia Stolbova ne pourra pas participer au JO d'hiver en Corée du Sud.
La patineuse russe Ksenia Stolbova ne pourra pas participer au JO d'hiver en Corée du Sud. Ksenia Stolbova
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Depuis les révélations du système institutionnalisé mis en place entre 2011 et 2015 pour doper et couvrir de nombreux athlètes russes dans plusieurs grands évènements internationaux, la Russie est toujours engluée dans cette histoire.

Dans un entretien diffusé, lundi 29 janvier, sur la chaîne allemande ARD, Grigori Rodtchenkov, ancien directeur du laboratoire antidopage de Moscou devenu lanceur d'alerte réfugié aux Etats-Unis, a affirmé que « seul le président peut donner une telle mission aux services de sécurité, le FSB », en évoquant le système de dopage organisé, couvert selon lui par les services spéciaux. En 2014, l'ARD avait déjà diffusé un documentaire : dopage secret, comment la Russie crée des champions.

Grigori Rodtchenkov, un « imbécile » qu'il faut « mettre en prison »

Le Kremlin a qualifié ce mardi de « diffamation » les déclarations de l'ex-haut responsable de l'antidopage russe Grigori Rodtchenkov, qui accuse directement Vladimir Poutine d'avoir joué un rôle crucial. En 2016, le rapport McLaren commandé par l'Agence mondiale antidopage (AMA) a révélé l'organisation en Russie de ce système institutionnalisé de dopage, notamment lors des Jeux olympiques d'hiver 2014 à Sotchi. Cette affaire a débouché sur l'exclusion de ses athlètes des JO 2016 de Rio et des Mondiaux 2017 d'athlétisme à Londres. Le lanceur d'alerte Rodtchenkov est un « imbécile » qu'il faut « mettre en prison » selon Vladimir Poutine. « C'est de notre faute, il y a eu des cas de dopage en Russie, admet le président russe. Il ajoute : « C'est la vérité et je veux que l'auditoire et tout le pays le sache. Mais il y a eu de tels exemples (de dopage) sur toute la planète, mais ils ne sont pas mis en avant et dramatisés. »

Moscou a toujours réfuté la dimension institutionnelle du système de dopage. Grigori Rodtchenkov est recherché par la Russie et il est visé par une enquête dans son pays. Jusqu’ici, aucune enquête de l'Agence mondiale antidopage n'a conclu à la responsabilité du président russe.

L'exclusion de la Russie des Jeux de Pyeongchang avait entraîné des appels au boycott, option finalement écartée en décembre dernier par Vladimir Poutine en personne. Sauf que la révélation depuis le début de la semaine par le Comité international olympique (CIO) des premiers noms des sportifs qui ne seront pas admis à participer aux JO d’hiver sous drapeau olympique a provoqué de nombreuses réactions de colère.

Viktor Ahn, star du short-track, écarté

La liste, qui doit être publiée en totalité dans les jours à venir, comprend en effet des sportifs de haut rang comme la légende du short-track Viktor Ahn, le plus titré aux Jeux (6), et codétenteur avec l'Américain Apollo Ohno du plus grand nombre de médailles olympiques en hiver (8). Viktor Ahn devait être la star à en Corée du Sud, son pays d'origine.

« Quel intérêt d'aller à de tels JO où, de fait, on ne veut pas de nous ? » s'est interrogé sur la radio Business FM le député et ex-champion de biathlon Vladimir Dratchev. De son côté, le patineur Alexei Yagudin, champion olympique en 2002, a qualifié sur son compte Instagram le CIO et l'agence mondiale antidopage de « salauds qui brisent la vie des sportifs les plus propres qui soient ».

Le président de la fédération de patinage de vitesse Alexeï Kravtsov s'est dit « indigné par la décision injuste du panel du CIO d'exclure presque tous nos leaders sportifs des JO », qualifiant le Comité olympique de « despote et tyran ».

« Tout est fait pour que la Russie perde patience »

En patinage artistique, outre Ksenia Stolbova, Ivan Bukin (danse sur glace) n'est pas sélectionnable, indique la Fédérations russe, dénonçant « une provocation pour forcer les athlètes russes à renoncer à participer aux JO ». « Tout est fait pour que la Russie perde patience et pour que nous n'allions pas du tout aux JO », avance l'ex-champion de boxe désormais député Nikolay Valuev, cité par l'agence RIA Novosti. Le ministre des Sports Pavel Kolobkov a assuré que tous les sportifs privés de JO recevraient « un soutien juridique et financier », dénonçant une décision « infondée » car « une partie de ces sportifs n'ont jamais été pris en flagrant délit de violation des règles en matière de dopage ».

Le CIO avait prévenu que son panel chargé de sélectionner les sportifs russes « propres » avait provisoirement éliminé 111 noms sur une liste de 500 proposé par les instances olympiques russes pour concourir sous drapeau olympique.

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