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Rugby

XV de France: Laporte choisit le taiseux Brunel pour sauver les Bleus

Le faux suspense qui planait ces derniers jours a été levé ce mercredi 27 décembre par Bernard Laporte. Le président de la Fédération française de rugby a officialisé le limogeage de Guy Novès du poste de sélectionneur de l'équipe de France. Il est remplacé par un proche du président : Jacques Brunel. Ce dernier doit maintenant redresser la barre d'un XV de France à la dérive, à moins de deux ans du prochain Mondial au Japon.

Jacques Brunel est nommé sélectionneur de l'équipe de France de rugby. Choisi par Bernard Laporte, l succède à Guy Novès.
Jacques Brunel est nommé sélectionneur de l'équipe de France de rugby. Choisi par Bernard Laporte, l succède à Guy Novès. Nicolas Tucat/AFP
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C'était attendu depuis plus d'une semaine déjà. Bernard Laporte, le président de la Fédération française de rugby (FFR), avait lui-même donné rendez-vous à la presse ce mercredi 27 décembre pour lever le secret de Polichinelle : Guy Novès est démis de ses fonctions de sélectionneur de l'équipe de France. C'est la première fois, dans l'histoire du XV de France, qu'un entraîneur est limogé. Pour le remplacer, Bernard Laporte a choisi Jacques Brunel, 63 ans.

 

L'échec total de Novès

 

Guy Novès n'aura donc tenu que deux ans. Fin 2015, il avait succédé à Philippe Saint-André après la débâcle historique de la France en quarts de finale de la Coupe du monde face à la Nouvelle-Zélande (13-62). Pierre Camou, président de la FFR à l'époque, avait choisi Novès pour reconstruire l'édifice tricolore. Le Haut-Garonnais avait un profil séduisant : il était l'entraîneur le plus titré du rugby français avec son club de toujours, le Stade Toulousain (10 titres de champion de France et 4 Coupes d'Europe).

Mais la greffe a échoué avec le XV de France. Après des débuts encourageants, son équipe s'est écroulée. Novès n'a pu créer de liens forts avec les Bleus comme avec Toulouse. Le Top 14 a pris le pas sur la sélection et les Bleus, hors du coup à bien des niveaux, ont accumulé les failles, au point de sortir du gotha des meilleures nations de la planète rugby.

2017 a sonné le glas de l'ère Novès. Le sélectionneur termine avec le pire bilan de l'histoire du XV de France : 14 défaites et un match nul en 22 matches. Après la tournée calamiteuse en Afrique du Sud en juin (trois lourdes défaites contre des Springboks pourtant pas au mieux), Laporte avait exigé trois victoires sur les quatre matches prévus en novembre. Résultats : trois défaites face aux All Blacks et un match nul piteux contre le Japon. C'en était trop pour Bernard Laporte.

« Ce n'est jamais de gaieté de cœur qu'on fait ce genre de choix », a-t-il déclaré lors de son point presse où Jacques Brunel était d'ailleurs absent. Laporte a déploré les récents déboires des Bleus et a ajouté : « Il fallait changer de projet, de philosophie, de stratégie. (...) Je pense que Guy n'était plus l'homme de la situation. »

 

Brunel, un « chien de berger » qui se veut pragmatique

 

Pour redorer le blason d'une sélection à la dérive, le président de la FFR a choisi d'écarter Guy Novès, quitte à s'attirer de nouvelles critiques à cause de la méthode employée*. Pour lui succéder, Bernard Laporte a donc nommé Jacques Brunel, un proche. Pendant que Laporte était le sélectionneur des Bleus (2000-2007), Brunel était son adjoint en charge des avants (2001-2007). Autant dire que les deux hommes se connaissent bien.

Manager de Bordeaux-Bègles avant sa nomination à la tête des Bleus, Jacques Brunel se distingue par sa discrétion. Sa parole est rare. « C'est quelqu'un de peu expansif, on ne peut pas le nier. Mais en même temps, c'est ce qui fait sa force. Il a des choses à dire, mais toujours de manière réfléchie », d'après Olivier Oliveau, qui a joué sous ses ordres quand Brunel coachait Perpignan (2007-2011). Franck Azéma, son adjoint à l'époque, le compare à « un chien de berger qui ramène tout le temps son troupeau mais sans trop aboyer ».

A son actif, Jacques Brunel compte deux victoires en Challenge européen (avec Colomiers en 1998 et avec Pau en 2000), un Bouclier de Brennus avec Perpignan en 2009 et cinq années au poste de sélectionneur de l'équipe d'Italie (2011-2016). Cette dernière expérience n'a pas été une franche réussite. Ceux qui l'ont côtoyé insistent sur un trait de caractère : le nouveau sélectionneur des Bleus est un pragmatique.

 

Pas de temps à perdre à moins de deux ans du Mondial

 

Pour épauler Brunel, Laporte a nommé un panel d'entraîneurs issu du championnat de France. Une « commission de suivi des internationaux » qui sera composée de « cinq-six entraîneurs » encore indéterminés, pour être plus précis. « Les clubs est l'équipe de France ne peuvent plus être chacun de leur côté », a déclaré Laporte.

Aucun nom n'a filtré, mais la presse française évoque Fabien Galthié (Toulon), Sébastien Bruno (Lyon) et Julien Bonnaire comme possibles adjoints. Franck Azéma (Clermont) et Patrice Collazo (La Rochelle), eux, auraient décliné. Ce dernier n'a d'ailleurs pas caché son énervement, durant le week-end, à propos du chamboulement provoqué par ce changement de sélectionneur.

Ce staff à déterminer devra être très vite opérationnel car l'équipe de France débute le Tournoi des Six Nations dès le 3 février. L'organisation décrite ce 27 décembre sera effective pour ce premier rendez-vous important. Des ajustements sont attendus ensuite. Jacques Brunel, lui, est sous contrat jusqu'à la Coupe du monde 2019 au Japon (20 septembre-2 novembre). Il a donc moins de deux ans pour faire des miracles.

 

* outre le dossier XV de France, Laporte est, par ailleurs, visé par une enquête judiciaire pour favoritisme présumé).

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