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Athlétisme: des Mondiaux décevants de la part de Blessing Okagbare

Blessing Okagbare a quitté les Championnats du monde d’athlétisme 2017 comme elle avait terminé ceux de 2015 et les Jeux olympiques 2016 : sans médaille. Décevant de la part de la Nigériane de 28 ans qui ne brille plus depuis deux ans, après avoir pourtant enchaîné les podiums de 2007 à 2015.

La Nigériane Blessing Okagbare lors des Mondiaux 2017 d'athlétisme.
La Nigériane Blessing Okagbare lors des Mondiaux 2017 d'athlétisme. REUTERS/Dylan Martinez
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De notre envoyé spécial à Londres,

Si on parle moins des prestations d’une athlète que de la perruque qu'elle a perdu lors d’un saut, ce n’est pas très bon signe… Les internautes sont certes très friands de ce genre de mésaventures [1], mais il faut dire Blessing Okagbare est moins dans le coup sportivement depuis plusieurs mois. « Elle n’a pas fait une saison au niveau de son talent et de ses perfs antérieures, confirme l’entraîneur français, Pierre-Jean Vazel, qui avait consacré un article sur son blog à ce phénomène athlétique. Après Londres (JO 2012) et après Moscou (Mondiaux 2013), on s’attendait à ce qu’elle continue à s’exprimer et à progresser, mais ce n’est pas le cas ».

La Nigériane, considérée il y a encore deux ans comme la valeur sure de l’athlétisme ouest-africain, semble même en recul depuis quelques mois, entre blessures, changement d’entraîneur et tensions avec les autorités de son pays.

Pas mieux qu’aux Mondiaux 2015

Celle qui avait notamment décroché le bronze aux JO 2008 et l’argent aux Mondiaux 2013 – ainsi que le bronze sur 200m la même année – est ainsi repartie des Championnats du monde 2017 comme elle avait quitté ceux de 2015 : sans le moindre podium. Elle a en effet été éliminée en demi-finale du 100 mètres, a fini huitième (sur douze) en finale de la longueur et a été privée de relais 4x100 mètres avec le Nigeria pour des problèmes administratifs.

« Par-dessus tout, je remercie Dieu d’être là, a toutefois réagi Blessing Okagbare. Je viens de traverser une année avec plein de pépins. Mais me voilà ! Et ça aurait pu être pire ! » La quintuple championne d’Afrique a notamment quitté le très réputé coach John Smith pour retrouver son mentor à l’université, Calvin Robertson. Le tout, sans grande explication, la jeune femme se voulant discrète sur ses choix de carrière.

Les ennuis ont commencé aux Jeux Africains 2015

Les ennuis de Blessing Okagbare ont toutefois vraiment commencé il y a deux ans, lorsque les autorités nigérianes ont menacé de la suspendre pour les Jeux olympiques 2016 parce qu’elle avait voulu zapper les Jeux Africains 2015. La Nigériane avait finalement été à Rio, mais cet épisode reste bien présent dans son esprit.

« J’ai suffisamment mûri pour comprendre que quoique vous réussissiez, beaucoup n’apprécient pas ce que vous avez réalisé, lâche-t-elle. Je ne parle pas des fans mais des gens au-dessus [les dirigeants du sport nigérian, Ndlr]. Ils partent du principe que vous allez toujours gagner ». Elle ajoute : « Alors qu'ils ne préparent personne pour ces Championnats du monde. Donc, lorsqu’ils se pointent et qu’ils veulent des médailles… » Une critique déjà émise après des JO 2016 décevants où elle avait été éliminée en demi-finales des 100 et 200 mètres.

En déclin ?

Pour autant, Pierre-Jean Vazel n’est pas inquiet au sujet de Blessing Okagbare. Ce n’est pas parce que cette dernière n’a plus amélioré ses records personnels [2] depuis près de trois ans qu’elle est forcément sur le déclin, à 28 ans. « C’est le bon âge pour être au top, normalement. C’est maintenant qu’elle devrait être la meilleure, explique Pierre-Jean Vazel. Je pense qu'elle peut se ressaisir. Je pense que c’est le plus gros talent qu’on ait vu en Afrique, en sprint ».

L’intéressée ne se laisse en tout cas pas abattre. « J’ai toujours pour objectif de me remettre au triplé, avec le 100 mètres, le 200 mètres et le saut en longueur », a-t-elle assuré, tordant le cou à un vieux débat selon lequel elle se disperse trop entre la piste et le terrain.

En janvier 2016, Blessing Okagbare postait ce message sur son compte Twitter : « Votre valeur ne décline pas à cause de l’incapacité d’une personne à voir votre mérite. » Un propos toujours d’actualité ?


[1] Le 16 juin 2017, Blessing Okagbare avait perdu sa perruque en plein saut en longueur, durant une étape de la Ligue de diamant à Oslo. La vidéo a été vue plusieurs millions de fois.
[2] 10 secondes 79 sur 100 mètres (27 juillet 2013) ; 22 secondes 23 sur 200 mètres (31 mai 2014) ; 7 mètres en saut en longueur (19 juillet 2013).

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