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Présidentielle en Iran: les sportifs s'expriment aussi

Le président iranien Hassan Rohani a été réélu à la tête du pays avec 57% des voix, le 20 mai 2017. Le réformateur a notamment pu compter sur le soutien de plusieurs sportifs connus. En Iran, politique et sports ne sont jamais loin l’une de l’autre.

Le président iranien Hassan Rohani a été soutenu par plusieurs sportifs connus.
Le président iranien Hassan Rohani a été soutenu par plusieurs sportifs connus. President.ir/Handout via REUTERS
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Avec 23,5 millions de voix, Hassan Rohani a été réélu à la présidence de l’Iran, le 20 mai 2017. Si 42 % des électeurs inscrits ont choisi ce réformateur, la proportion de sportifs de haut niveau à avoir voté pour lui a peut-être été plus élevée encore.

Avant le scrutin, Hassan Rohani avait en effet les faveurs de plusieurs footballeurs à la retraite ou en activité, comme Ali Karimi, Ali Daei, Karim Bagheri, trois légendes locales passées par le Championnat d’Allemagne.

Les autres disciplines chéries en Iran n’ont pas été en reste, à en croire le site officiel de campagne de Rohani et certains médias sportifs. Les noms des champions olympiques 2012 Behdad Salimi (haltérophilie) et Omid Norouzi (lutte gréco-romaine) figuraient ainsi aux côtés de ceux de volleyeurs ou de joueuses d’échec.

Le conservateur Ebrahim Raisi moins soutenu

Le conservateur Ebrahim Raisi, principal rival de Rohani, n’a apparemment pas pu compter sur le même soutien de la part des élites sportives du pays, même si le patron du comité olympique iranien (Kioumars Hashemi) semblait être de son côté.

Sports et religion ne font en effet pas toujours bon ménage… En outre, depuis sa première victoire en 2013, Hassan Rohani a tenté de dissocier pouvoir et sport. Tout du moins en apparence. En novembre 2013, après une vague de succès, il déclarait ainsi : « Si l’on regarde les superbes réussites en sports, on n’y est pas pour grand-chose. On a seulement aidé à chasser l’ombre de la politique sur les sports. »

Politique et sports sont « entremêlés » en Iran

Un vœu pieux plus qu’une réalité à en croire Houchang Chehabi, professeur de relations internationales et d’histoire à la Boston University. Sports et politique « sont assurément entremêlés, assure le chercheur. Dans la République islamique, tous les aspects culturels sont politisés, y compris le sport. Le meilleur exemple reste la carrière de Faezeh Rafsanjani, la fille du défunt président d’Iran [de 1989 à 1997, Ndlr]Akbar Hashemi Rafsanjani. Celle-ci a fait revivre le sport féminin ».

Si les politicien(ne)s se mêlent donc de sport, les sportifs et sportives aussi s’engagent dans la vie politique de leur pays. « Leur implication remonte à la période prérévolutionnaire », explique Houchang Chehabi. Soit avant 1979. Le champion olympique de lutte « Gholamreza Takhti a été avec les partisans de Mohammad Mossadegh [Premier ministre du pays dans les années 1950, Ndlr] contre le Shah », rappelle l’universitaire. Un autre champion olympique de lutte, « Emamali Habibi a été placé au Parlement. Depuis le milieu des années 1990, les athlètes donnent leurs opinions. Le conseil municipal de Téhéran est plein d’anciens sportifs ».

La place des femmes dans le sport, un débat récurrent

Lorsque le débat s’invite dans le sport de nos jours, il concerne souvent la place des femmes sur les terrains ou en tribunes. Celles-ci sont rarement admises dans des enceintes mixtes, depuis la Révolution. En février dernier, des spectatrices ont cependant eu le droit d’assister à un tournoi de beach-volley, suite à des pressions exercées depuis l’extérieur.

Les considérations diplomatiques envahissent aussi régulièrement les terrains, rings et tatamis. En 1998, en signe de paix, les footballeurs iraniens avaient posé avec leurs adversaires américains juste avant un match de Coupe du monde. A l’inverse, les menaces de boycott de confrontations avec des athlètes d’Israël ou d’Arabie saoudite nuisent parfois à l’image du sport iranien.

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