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Football

Raymond Kopa, précurseur et légende du football est décédé

La légende du football français Raymond Kopa, vainqueur de trois Coupes d'Europe avec le Real Madrid (1957, 1958, 1959) et Ballon d'Or en 1958, est décédé vendredi 3 mars à l'âge de 85 ans. De son vrai nom Raymond Kopaszewski, ce milieu de terrain offensif, né dans une famille de mineurs du nord de la France, s'est fait remarquer en s’exilant en Espagne au Real Madrid, aux côtés d'Alfredo di Stefano et des meilleurs joueurs de l'époque.

Raymond Kopa, accompagné de l'attaquant Alfredo Di Stefano, tient la Coupe d'Europe dans ses mains, le 30 mai 1957 au stade Santiago Bernabeu à Madrid.
Raymond Kopa, accompagné de l'attaquant Alfredo Di Stefano, tient la Coupe d'Europe dans ses mains, le 30 mai 1957 au stade Santiago Bernabeu à Madrid. AFP
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Raymond Kopa fut ce que l’on appelle une légende. Un mot souvent galvaudé mais qui colle bien à la peau de ce personnage du football. Raymond Kopa, décédé vendredi à l'âge de 85 ans, restera comme la première star du foot français, parvenu bien avant Michel Platini et Zinédine Zidane à briller dans un grand club étranger, remporter une Coupe d'Europe et être élu Ballon d'Or. Un précurseur en somme.

« Le Ballon d'Or, il n'y a pas mieux »

Son Ballon d’Or, il « l’espérait » comme il l’avait dit dans les colonnes de France Football il y un an. « J’avais quand même fait une saison exceptionnelle, non seulement avec le Real Madrid, mais aussi avec l’équipe de France », lançait-il. Ce Ballon d’Or avait été exposé chez ses filles, chacune leur tour ! Troisième en 1956 et 1957 et deuxième en 1959, cela lui permet de figurer aux côtés de Lionel Messi et Cristiano Ronaldo parmi les trois seuls joueurs à avoir figuré quatre fois dans le tiercé de tête.

Raymond Kopa a été le premier joueur français à quitter le France. « A l'époque beaucoup de gens m'ont pris pour un traître. J'avais juste le tort d'être un précurseur ». Modeste, Kopa omettait d'ajouter qu'il avait surtout le mérite d'être talentueux comme peu l'étaient en 1956, lorsque le Real Madrid, séduit par ses dribbles redoutables et sa vision du jeu hors pair, le chipa à Reims.

Deux matches auront suffi à convaincre Santiago Bernabeu, légendaire patron de la Maison Blanche, de recruter le milieu offensif. La finale de la Coupe d'Europe des clubs champions (ancêtre de la Ligue des champions), remportée par le Real aux dépens de Reims (4-3) porté par un Kopa étincelant. Et, un an plus tôt, un France-Espagne amical (2-1), illuminé par celui qui gagne alors son surnom de « Napoléon ».

De la mine aux terrains de football

Né Kopaszewski le 13 octobre 1931 à Noeux-les-Mines, dans une famille de mineurs d’origine polonaise du nord de la France, Kopa avait eu du mal à se lancer dans la carrière de footballeur à cause de sa petite taille : 1,68 m. Sa détermination finira par payer. Il signe son premier contrat avec Angers en 1949. Sa fierté : avoir échappé à la mine où il y avait laissé un pouce et un index.

Ensuite, il fit les beaux jours du stade de Reims (1951-1956) avec deux titres de champion de France à la clé (1953, 1955) et cette fameuse finale de Coupe d'Europe qui lui ouvre les portes de Madrid. En Espagne, il composait avec l'Espagnol d'origine argentine Alfredo Di Stefano et le Hongrois Ferenc Puskas, le trio d'attaque le plus redoutable d'Europe.

Il restera surtout le premier Français à remporter la coupe d'Europe des clubs champions (1957) et le seul à la conserver deux années de rang (1958, 1959). Au Mondial 1958 en Suède, avec Just Fontaine, il conduit les Bleus à la troisième place après avoir perdu la demi-finale face au Brésil de Pelé (5-2).

Kopa mit un terme à sa carrière en 1967, à l’âge de 36 ans, après deux titres de champion de France supplémentaires remportés avec Reims. Kopa a continué à jouer en amateur, jusqu'à ses 70 ans.


La réaction de Just Fontaine, coéquipier et ami de Raymond Kopa : « C'était comme un frère aîné. En 58 (au Mondial, ndlr), on partageait la même chambre, on passait des nuits à parler foot. Raymond avait du caractère, moi aussi et ça a fait un duo magique. C'était la première légende du foot français, il est parti au Real, il a gagné trois Coupes d'Europe des clubs champions. Il dribblait et moi je marquais. C'était un dribbleur et tant qu'il n'avait pas fini, il ne donnait pas sa passe. Et j'étais toujours là quand il la faisait. »

La réaction de Michel Hidalgo, qui fut son coéquipier au grand Stade de Reims : « C'était surtout un homme d'une qualité extraordinaire. La vie était facile avec lui. Je suis très triste, c'est très dur, j'ai vu Raymond et son épouse il n'y a pas si longtemps et il semblait en forme, rien ne laissait présager une aussi terrible nouvelle. »

La réaction du président de la Fifa, Gianni Infantino : « C'est une journée très triste pour le football. Raymond Kopa a été un joueur exceptionnel, une inspiration pour de nombreuses générations et un homme dont l'engagement au service du football a été sans faille tout au long de sa vie. Aujourd'hui, nos pensées émues vont à sa famille et à ses proches. »

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