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Cyclisme

Cyclisme-Aurélie Halbwachs-Lincoln: «Le niveau s’améliore énormément en Afrique»

Avec une médaille d’or en contre-la-montre et une autre en course en ligne, Aurélie Halbwachs-Lincoln a brillé en Egypte lors des Championnats d’Afrique de cyclisme sur route. La championne de l’Île Maurice a été impériale malgré une concurrence accrue sur le continent. Très performante également en VTT, la cycliste observe l’évolution du vélo en Afrique et se fixe de nouveaux objectifs ambitieux.

La Mauricienne Aurélie Halbwachs-Lincoln a remporté deux médailles d'or lors des Championnats d'Afrique de cyclisme sur route à Louxor (Egypte) en 2017.
La Mauricienne Aurélie Halbwachs-Lincoln a remporté deux médailles d'or lors des Championnats d'Afrique de cyclisme sur route à Louxor (Egypte) en 2017. Facebook Aurélie Halbwachs-Lincoln (avec son aurotisation)
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Elle est la grande dame des Championnats d’Afrique de cyclisme sur route (13-19 février). A Louxor en Egypte, Aurélie Halbwachs-Lincoln s’est parée d’or à deux reprises : d’abord en contre-la-montre le 16, puis en course en ligne ce samedi 18 février. La championne mauricienne, multi-médaillée depuis ses débuts il y a plus de onze ans, s’est confiée au micro de RFI quelques heures après sa deuxième victoire.

Aurélie, avant votre sacre en course en ligne ce samedi, vous avez remporté l’or en contre-la-montre jeudi. Que représentent ces victoires pour vous ?

Le contre-la-montre est une discipline que j’affectionne énormément. Ça représente énormément. Je n’arrive toujours pas à y croire. Mon mari et moi avons beaucoup travaillé. J’ai fait beaucoup d’entraînements et de sacrifices ces deux derniers mois pour être à l’aise en contre-la-montre. Je suis vraiment fière d’avoir pu remporter l’or.

C’est une fierté particulière d’avoir en plus franchi le cap des 10 médailles remportées aux Championnats d’Afrique ?

Oui… Je n’avais pas compté ! (rires) Je suis là depuis plusieurs années maintenant. Je suis contente d’avoir pu garder un bon niveau. C’est aussi réjouissant de voir que le niveau s’améliore énormément en Afrique. Ce n’est plus du tout pareil qu’il y a 10 ans. C’est surtout ça qui fait plaisir, de voir qu’il y a de plus en plus de filles à vélo et qu’elles progressent d’année en année. Elles sont plus fortes. C’est vraiment intéressant pour la suite.

Vous avez donc observé une évolution ces dernières années dans le cyclisme féminin en Afrique ?

Oui, énorme ! Avant, on n’était pas plus de dix sur la ligne de départ. C’était une course avec uniquement une Sud-Africaine devant (Ashleigh Moolman, ndlr). J’essayais de tenir sur les attaques le plus longtemps possible avec elle. C’est aussi pour ça peut-être que je me suis tourné vers le contre-la-montre qui est plus individuel. J’avais un peu moins à subir les attaques des Sud-Africaines ! Mais petit à petit, ça s’est vraiment amélioré en Afrique.

Il y a encore beaucoup de travail. Mais les filles sont arrivées à un super niveau. Aujourd’hui, il y avait toutes les nations encore dans le peloton jusqu’à la fin. C’est quelque chose qu’on ne voyait pas avant. Elles ont encore un peu à apprendre sur les tactiques et tout ça, mais il y a vraiment du niveau. C’est vraiment super.

Comment expliquez-vous votre régularité après tant d’années sur le circuit ?

C’est mon expérience, déjà, surtout pour le contre-la-montre. C’est une discipline où il faut pas mal d’expérience et une grosse préparation mentale. Disons qu’il faut s’enfermer un peu dans sa bulle et ne pas être trop stressée. Quand j’étais plus jeune, c’était un peu plus dur. Je fais aussi du VTT. Je ne sais pas si j’aurais tenu 10 ans en ne faisant que du vélo de route. Pouvoir faire des compétitions différentes, des voyages, c’est ce qui me permet de continuer à aimer le vélo.

Aujourd’hui, c’était un travail d’équipe. On était à deux (avec son équipière Kimberley Le Court qui a terminé 2e, ndlr) au lieu de quatre par rapport aux plus grosses équipes. On a vraiment travaillé ensemble pour pouvoir reprendre toutes les attaques et être présentes à l’avant de la course. Et au sprint, on est toutes les deux bonnes. On savait qu’on avait de bonnes chances. Je pensais que Kim allait gagner. Finalement, je me suis retrouvée aussi dans le sprint. Ça s’est super bien passé puisqu’on fait un doublé.

Est-ce difficile de jongler entre VTT et cyclisme sur route comme vous le faites ?

Non, je ne trouve pas. En plus, je ne suis pas professionnelle. Je ne suis pas tous les week-ends à faire les courses UCI. L’idée, c’est de trouver un objectif important tous les deux-trois mois. C’est complémentaire. Bien sûr, je fais beaucoup plus de route quand je prépare un objectif sur route. Si je me fixe un objectif de VTT, ça va être quand même un peu de route mais beaucoup plus de VTT pour être à l’aise avec la technique.

C’est différent, mais à mon niveau, c’est bon de faire les deux. Si je faisais des Coupes du monde tous les week-ends, ce serait plus compliqué de changer. Je me fixe trois ou quatre gros objectifs par an. Le reste, ce sont des compétitions de préparation.

Cette complémentarité fait de vous une meilleure cycliste ?

Oui, peut-être. Mentalement, ça m’apporte beaucoup. Je peux m’aérer l’esprit à VTT, changer un peu de décor. Le VTT apporte pas mal de choses dans le travail qui sont différentes sur la route, et vice versa. Le travail se fait différemment, mais je pense que l’un sert l’autre. Moi, ça me va !

Bénéficiez-vous du soutien des autorités mauriciennes et de la fédération pour vos compétitions ?

La fédération nous envoie faire les compétitions telles que les championnats d’Afrique. Mais si je choisis de faire d’autres compétitions en VTT, en principe et par expérience, on doit se débrouiller pour trouver des sponsors et faire les déplacements par nous-mêmes. C’est un gros frein pour moi. Des fois, je me trouve un objectif intéressant mais je n’ai pas les moyens. Il faut tout le temps essayer de trouver quelque chose qui colle. La fédération essaye. Le comité a changé récemment. Je pense que ça va dans le bon sens. Mais c’est assez compliqué.

Il faut attendre quelques mois pour voir comment ça évolue. J’espère que ça sera positif. Là, aux Championnats d’Afrique, on aurait aimé être accompagné d’un mécanicien et d’un soigneur. C’est à nous de nous occuper de nos vélos, on n’a pas de kiné... C’est un peu compliqué. On voit des équipes, qui n’étaient pas présentes auparavant, être très structurées et disposer de tout ce qu’il faut.

Quels seront vos prochaines compétitions, vos prochains objectifs ?

D’abord, retrouver ma famille et ma petite fille ! Niveau sportif, j’ai d’abord les Championnats d’Afrique de VTT en marathon et en cross-country qui auront lieu en mai à l’Île Maurice, donc ça tombe bien pour moi. J’aimerais faire les Championnats du monde de marathon-VTT en Allemagne en juin. Honnêtement, je fonctionne plus par année. Bien sûr, j’aimerais faire les Jeux de la francophonie si le pays nous envoie, les Jeux d’Afrique etc., mais c’est un peu trop loin. Je regarde plutôt ce qui vient cette année.

L’année prochaine, il y a les Jeux du Commonweath en Australie qui sont vraiment importants pour nous. Ce sera un gros objectif. Entretemps, je regarde par tranche de six mois. Plus loin, c’est un peu trop. J’ai 30 ans, j’ai déjà fait deux fois les Jeux olympiques. S’il y a une chance de faire les Jeux à Tokyo en 2020, pourquoi pas ? Mais ce n’est pas un objectif ou une grosse pression pour moi. C’est très loin.

Propos recueillis pour RFI par Nicolas Bamba

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