JO 2016/judo: Teddy Riner un colosse en or, Emilie Andéol la surprise du chef
Le jukoka français Teddy Riner est devenu champion olympique ce vendredi 12 août à Rio. Il conserve son titre acquis en 2012 à Londres. Teddy Riner, huit fois champion du monde, a battu le Japonais Hisayoshi Harasawa en finale. Contre toute attente, sa compatriote Emilie Andéol remporte aussi l’or en battant la Cubaine Idalys Ortiz.
Publié le : Modifié le :
De notre envoyé spécial,
Teddy Riner était encore en train de répondre aux médias quand sa compatriote Emilie Andéol montait sur le podium et savourait La Marseillaise. Si Riner était attendu pour un deuxième sacre olympique, la judoka n’avait pas la faveur des pronostics en début de journée.
Andéol a décroché la médaille d'or dans la catégorie des plus de 78 kg. La Française a réalisé l'exploit de battre en finale la Cubaine Idalys Ortiz, championne olympique en titre, qui a salué son adversaire. « Elle a été très forte. Félicitations à elle », disait-elle aux médias cubains.
Emilie Andéol, une acharnée de l'entrainement
« Sans vous mentir, ce matin c’était un peu compliqué. J’étais tellement stressée par l’événement », raconte en larmes et la tête ailleurs, Emilie Andéol. Son entraîneur a donc remis les pendules à l'heure. « A chaque combat il me disait : "Tu n’as rien à perdre." J’ai fini par y croire et maintenant je suis championne olympique », ajoute-t-elle dans un éclat de rire.
Emilie Andéol rejoint Cécile Nowak, Catherine Fleury, Marie-Claire Restoux-Gasset, Séverine Vandenhende et Lucie Décosse au panthéon du judo féminin français. « Elle m’épatera tout le temps », avoue son coach Christophe Massina. « Il va falloir que j’arrête de douter et que je crois plus en moi », glisse l'intéressée. En demi-finale, elle s'est offerte la Chinoise Song Yu, championne du monde et candidate au titre. Emilie Andéol dit que rien n'aurait pu se faire sans sa mère qui « a tout fait » pour elle. La Bordelaise est la première championne olympique française dans la catégorie des lourdes.
Teddy Riner, le plus attendu de la semaine
Voilà des mois qu’il annonçait la couleur : l’or et rien d’autre. A chacune de ses sorties médiatiques parfaitement maîtrisées, le Guadeloupéen disait qu’il avait « faim ». Jamais dans le doute, dans l’enceinte Carioca 2, Teddy Riner est entré sur le tapis sous les acclamations d’un public déjà conquis d’avance.
Dans la matinée, après un combat bien maîtrisé face au Brésilien Rafael Silva, le Français avait validé son ticket pour la demi-finale face à l’Israélien Or Sasson. Juste avant, en huitièmes de finale, il avait expédié en une minute l’Algérien Mohammed Amine Tayeb. Une formalité.
Or Sasson lui a tout de même donné du fil à retordre avant un waza ari à la dernière seconde. Il ne restait donc plus que le Japonais Hisayoshi Harasawa pour terminer le travail. Riner a regretté de ne pas avoir pu faire tomber son adversaire.
Avec ce deuxième titre olympique, Teddy Riner devrait s’attaquer au dernier verrou qu’il lui reste à faire sauter. Aux Jeux de 2020 à Tokyo, la capitale mondiale du judo, il va tenter d’égaler les trois titres consécutifs du Japonais Tadahiro Nomura (– 60 kg), acquis à Atlanta, Sydney et Athènes.
Une grande carrière débutée à Rio
C’est à Rio qu’avait commencé la carrière internationale de Riner avec son premier titre de champion du monde. Le 12 septembre 2007, dans la « Cité merveilleuse », le double champion olympique était encore un illustre inconnu pour le grand public. Quelques mois plus tôt, il avait cependant obtenu son premier titre européen à Belgrade.
Le judo est un produit de la culture nippone, mais Riner s’est emparé de ce sport pour devenir une star internationale de la discipline. « C’est une grosse fierté et je suis dans la légende. Je suis heureux d’avoir relevé ce challenge », lâche rapidement Riner avant de filer au protocole. « C’est fabuleux. Il est allé chercher ce titre. Les JO c’est quelque chose de très stressant et d’inhabituel. Il faut gérer l’émotion et Teddy l’a fait. Pour moi c’est une légende et ce n‘est certainement pas fini », explique Franck Chambily son entraîneur depuis dix ans. « Rendez-vous en 2020 au pays du judo », dira un peu plus tard Riner en conférence de presse.
Pour cette dernière journée de judo à Rio, la délégation française était sur un nuage après avoir traversée des journées compliquées. L'élimination de Gévrise Emane et de Loïc Pietri dès le premier tour est oubliée le temps d'une soirée.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne