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Athlétisme

Accusations de harcèlement et abus sexuels dans l’athlétisme ougandais

Le Parlement ougandais vient d'ouvrir une enquête après une plainte pour harcèlement sexuel déposée par des athlètes. Lors de leur préparation aux Championnats d'Afrique de cross-country, ces dernières auraient été abusées par un entraîneur.

Moses Kipsiro, le capitaine de l'équipe d'Ouganda (dossard numéro 2), a dénoncé cette affaire.
Moses Kipsiro, le capitaine de l'équipe d'Ouganda (dossard numéro 2), a dénoncé cette affaire. AFP PHOTO / WILLIAM WEST
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Comme dans beaucoup de pays, le sport est souvent confronté à des affaires de mœurs. Cette fois, il s’agit de harcèlement sexuel en Ouganda. Les autorités ougandaises avaient ordonné une enquête policière après que des athlètes féminines s'étaient plaintes d'avoir été harcelées et abusées sexuellement par un entraîneur national. L'affaire ébranle ce pays d'Afrique de l'Est depuis qu'elle a éclaté il y a près d'un mois.

« Elles devaient avoir une activité sexuelle ou être mères »

L'alerte est venue d'athlètes féminines qui ont accusé d’abus sexuel cet entraîneur national, lors de leur préparation aux Championnats d'Afrique de cross-country, organisés dimanche dernier à Kampala. Sam Cheptoris, un représentant du gouvernement ougandais, a déclaré au Daily Monitor que l'entraîneur, dont l'identité n'a pas été révélée, avait été suspendu et qu'il avait aussi été ordonné à la police d'ouvrir une enquête. Le pays hôte n'a remporté aucune médaille lors de ces championnats.

Selon le Daily Monitor, ces athlètes ont passé un mois dans un camp d'entraînement, au cours duquel elles ont affirmé avoir reçu des visites nocturnes d'un de leurs entraîneurs venus exiger leurs faveurs. Le scandale a éclaté après que Moses Kispiro, double médaillé d'or des Jeux du Commonwealth et l'un des meilleurs coureurs de longue distance du pays, a relayé publiquement la plainte de ses collègues féminines. Moses Kipsiro, le capitaine de l'équipe d'Ouganda, s'était déclaré « choqué » et « honteux » des propos prêtés à cet entraîneur, qui aurait affirmé à certaines athlètes que pour courir vite, « elles devaient avoir une activité sexuelle ou être mères ».

« Nous espérons que justice soit faite », affirme au même quotidien l'une des athlètes plaignantes, « déçue » de l'attitude de la Fédération ougandaise d'athlétisme (UAF) après la plainte déposée par les athlètes auprès de cette instance. La secrétaire générale de l'UAF, Beatrice Ayikoru, avait alors qualifié leurs accusations de « fausses ». La Fédération a été accusée d'inaction et d'avoir écarté Moses Kispiro de l'équipe nationale lors des Championnats du monde de semi-marathon le 29 mars dernier afin de le punir d'avoir dénoncé l'entraîneur publiquement.

Protéger les victimes et le dénonciateur dans cette affaire

« C'est une honte nationale qu'un entraîneur puisse harceler ces jeunes filles et s'en tirer sans conséquence », a de son côté dit Betty Amongi, parlementaire et présidente de l'Association des femmes parlementaires d'Ouganda. « Nous ouvrons une enquête en tant que Parlement afin que le coupable soit arrêté et puni pour le harcèlement sexuel de ces athlètes féminines », a-t-elle lancé. Tout en ajoutant : « Nous voulons que les athlètes puissent dénoncer publiquement ces coupables », a déclaré la parlementaire Betty Amongi, ajoutant que le gouvernement « doit protéger les victimes et le dénonciateur dans cette affaire ».

Le harcèlement sexuel revêt une dimension particulière dans le sport, notamment en raison des relations de pouvoir athlètes-entraîneurs. En 2007, le Comité international olympique a publié une « Déclaration de consensus ». Il y est écrit que « les recherches montrent que le harcèlement et les abus sexuels dans le sport ont un impact négatif sérieux sur la santé physique et psychologique des athlètes. Cela peut se traduire par des performances amoindries et conduire à l’abandon de l’athlète ».

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