Conférence sur le sida: quelques bonnes nouvelles dans un océan d’inquiétude
Clap de fin pour la 22e conférence internationale sur le sida, vendredi 27 juillet. Ce rendez-vous incontournable dans le domaine a vu se réunir plus de 15 000 personnes à Amsterdam, aux Pays-Bas. Scientifiques, militants, politiques ont pu faire le point sur la lutte contre l’épidémie. A l’heure du bilan, l’appréhension semble l’emporter.
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Avec notre envoyé spécial à Amsterdam, Simon Rozé
Une bonne nouvelle et on s’en contentera : la Namibie a annoncé avoir atteint les 90-90-90, l’objectif fixé pour 2020, en avance. C’est-à-dire 90 % des personnes malades dépistées, 90 % d’entre elles traitées et 90 % de ces dernières contrôlant le virus. La Namibie rejoint le Botswana, seul autre pays africain à parvenir à ce succès.
Sur le plan scientifique, il y a eu peu de choses à se mettre sous la dent. La Prep, une méthode de prévention, continue toujours de prouver son efficacité, cela a été démontré par de nouvelles études. Dans le volet « traitement » de la maladie, il y a l’espoir de passer de la trithérapie, à la bithérapie, qui serait beaucoup moins contraignante pour les malades et tout aussi efficace. Enfin, quelques progrès ont été présentés dans la recherche d’un vaccin, mais la route est encore longue.
Des financements insuffisants
Pour le reste, cette 22e conférence internationale sur le Sida s’est terminée comme elle a commencé, dans une ambiance un brin morose, avec ce constat : l’objectif 90-90-90 ne sera pas tenu à l’échelle mondiale par manque de financement. Six milliards de dollars supplémentaires par an, c’est ce qu’il faudrait pour parvenir aux objectifs de contrôle de l’épidémie.
Trouver de l’argent, ce sera l’objet d’une autre conférence, en 2019 en France, consacrée à cette question. Quant au prochain congrès international, rendez-vous est pris en 2020 à San Francisco aux Etats-Unis. Un choix qui faire d’ores et déjà polémique, les militants de tous les pays refusant de se rendre dans celui de Donald Trump.
D’ici là, le manque de monnaie se fait déjà ressentir sur le terrain. Après des années de baisse, le nombre de contaminations sur le continent est resté stable en 2017. L’accès à la mesure de la charge virale, pourtant recommandée par l’Organisation mondiale de la santé n’est toujours pas généralisé.
Certains craignent en conséquence un endormissement, comme si les nombreux succès enregistrés les années précédentes avaient fait croire que la guerre contre le VIH sida était déjà gagnée. On en est loin : une contamination a encore lieu toutes les trois minutes dans le monde.
Comment une personne séropositive peut avoir une charge virale indétectable ? En étant traitée et en respectant ce traitement. C'est tout et ça marche tout le temps. D'où l'importance du dépistage et de l'entrée dans un parcours de soin. #IAS2018
Simon Rozé (@simonroze) 22 juillet 2018
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