Sciences: plus de 200 scientifiques demandent l'interdiction des néonicotinoïdes
La revue Science a publié ce 1er juin un appel signé par plus de deux cents scientifiques internationaux visant à interdire sans délai les néonicotinoïdes, ces insecticides impliqués dans l'effondrement de la biodiversité. Il y a urgence affirment les signataires.
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Ils sont 233 scientifiques à dire qu’il faut cesser urgemment l’usage des insecticides chimiques car, selon eux, il est désormais établi que ces produits nuisent aux insectes et contribuent à l’actuelle perte massive de biodiversité.
En France, cet appel coïncide avec la publication d’un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, indiquant que pour les usages agricoles, des alternatives non chimiques existent, et ce dans 80% des cas, souligne Jean-Marc Bonmatin, chercheur au CNRS et spécialiste des pesticides.
« A un moment donné, il faut que le monde agricole évolue. Nous estimons qu’on ne peut pas faire de l’agriculture contre la nature, mais plutôt avec la nature, explique le chercheur. Et il a été développé des alternatives aux pesticides chimiques depuis assez longtemps. Ce qui est nouveau, c’est que maintenant ces alternatives, non seulement elles ont démontré qu’elles étaient efficaces, mais en plus elles sont génératrices de plus de bénéfices pour le monde agricole qui est le double gagnant ».
Et assistant de façon assez dépitée à l’effondrement de la biodiversité, il est apparu qu’il fallait s’engager d’autant qu’on entendait souvent qu’il n’y avait pas de consensus scientifique sur ces pesticides néonicotinoïdes. Alors que c’est faux, la preuve ! 230 scientifiques mondiaux ont bien voulu signer de manière forte cet appel à réduction des pesticides en général, et les néonicotinoïdes en particulier parce que là, pour la première fois, l’homme s’attaque à la base de la chaîne alimentaire.
Jean-Marc Bonmatin, chercheur au CNRS et spécialiste des insecticides
Les scientifiques plaident donc désormais pour la mise en place d’une alternative socioéconomique aux pesticides, avec par exemple la création d’un fonds commun d’assurances permettant aux agriculteurs d’assurer leurs récoltes et d’éviter ainsi des traitements chimiques, la plupart du temps inutiles.
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