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Priorité Santé

Sport et objets connectés

Caroline Paré : De nos jours, on assiste à la multiplication des propositions d’objets ou de dispositifs connectés. Comment s’y retrouver ?

Sport et objets connectés. Course.
Sport et objets connectés. Course. ©pixabay/composita
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Dr Jean-Marc Sène, médecin du sport et médecin de l'équipe de France de judo  :

En effet Caroline, ceux-ci sont conçus pour vous aider dans votre pratique sportive ou pour améliorer votre forme, et aussi mieux gérer votre santé associée à l’ensemble des applications mobiles permettant de mieux vous entraîner ou tout simplement de connaitre votre état de sédentarité.

Le cardiofréquencemètre qui a été utile à des millions de sportifs est aujourd’hui le premier objet connecté du sport et même de la santé.

La montre, le traqueur, le bracelet, le téléphone mobile, la ceinture, le badge intelligent, le vêtement, les semelles, les chaussures, la raquette, les chaussettes, les lunettes et même les pilules à avaler…de l’information instantanée et typiquement personnelle à l’émergence d’une connaissance plus intime, sont autant de supports pour enregistrer vos données et alimenter le « Big data ».

On passe sans s'en rendre compte à l’ère du tout numérique, qui transforme la connaissance instantanée et limitée et à une vision plus profonde de votre personnalité grâce à des algorithmes qui donnent « aux machines » le pouvoir de mieux vous connaitre.. Attention danger !

Il faut donc que l’usager de ces objets connectés sport et surtout santé soit conscient de ce problème de confidentialité même si en France la CNIL veille !

Caroline Paré : le recueil de ces données pose donc plusieurs questions éthiques… ?

 

Dr Jean-Marc Sène :

Deux exemples :

En sport : Votre entraîneur qui a accès à ces données (capteur du sommeil) découvre que la veille de la compétition, votre sommeil a été perturbé et vous écarte de la composition de l’équipe ?

En Médecine : Utilisation par votre employeur de données en lien avec votre diabète pour justifier une modification de poste voir le refus d’une promotion.

Comment définir les données physiologiques ou de santé ?

Comment sécuriser l’utilisation de ces données ?

Comment assurer la protection de ces données ?

Comment et par qui utiliser ces données ?

Caroline Paré : Ces capteurs peuvent-ils vraiment êtres utiles à la santé ? Ou bien sont-ils des gadgets ?

Dr Jean-Marc Sène :

Techniquement, ces capteurs semblent au point même si la précision de la mesure dépend des algorithmes d’interprétation des mouvements détectés, propres à chaque fabricant (il est parfois difficile de distinguer marche ou piétinement, avec et sans mouvement des bras).
Pour la distance parcourue, le bracelet que chacun étalonne en fonction de sa foulée sera plus fiable qu’un modèle basé sur une foulée standard en fonction de la taille.

Quant au décompte de calories brûlées, il est aussi approximatif, pour les mêmes raisons que celles données pour certains appareils ergométriques utilisés dans les salles de sport.

Le capteur d’activité reste sans aucun doute un objet à la mode comme toute nouvelle technologie connectée et l’on peut craindre son abandon au bout de quelques mois d’utilisation par lassitude, comme le sont souvent le cardiofréquencemètre ou le vélo d’appartement devenu poussiéreux. Par ailleurs, il nécessite des habitudes techniques, limitant certainement son utilisation.

Plus précis et plus complets, ces bracelets apportent des éléments quantitatifs et qualitatifs utiles aux médecins chargés de la surveillance de sujets ou patients chez lesquels l’activité physique représente un enjeu majeur de santé. Dans tous les cas, malheureusement, la prescription d’un bracelet connecté ne suffira pas à modifier le comportement du patient ! Elle nécessite en plus un contact humain initiateur d’une relation incontournable à la mise en place d’un suivi et d’un parcours de soin pour un résultat favorable et durable.

L’offre des produits connectés capables de tracer l’activité physique de chacun est importante, avec une qualité et des fonctionnalités très différentes, à adapter en fonction des objectifs fixés. Ce sont sans aucun doute des outils utiles comme l’a été le cardiofréquencemètre lors de son apparition.
L’outil connecté peut être une source de motivation pour la reprise d’une activité physique et pour concrétiser des objectifs de remise en forme. Il est déjà pour certains un élément de la relation patient/médecin même si, à cette heure, il n’y a pas encore d’évaluation scientifique permettant d’en évaluer les bénéfices.
Le champ d’utilisation dans le cadre des maladies chroniques cardiologiques et métaboliques, de la gériatrie ou de la médecine du travail est vaste.

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