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Priorité Santé

L'effet global de l'activité physique sur la santé

Claire Hédon :Dr Sène, vous évoquez souvent les bienfaits de l’activité physique pour la santé, vous allez aujourd’hui nous faire état de quelques études sur le sujet. Tout d’abord, est ce bien démontré que l’activité physique diminue la mortalité ?

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- Dr Jean-Marc Sène, médecin du sport et médecin de l'équipe de judo 
 

En effet Claire l’INSERM a établi un rapport conséquent sur les effets de l’Activité Physique sur la Santé.

Rappelons que L’activité physique se définit comme tout mouvement corporel produit par la contraction des muscles squelettiques entraînant une augmentation de la dépense d’énergie au dessus de la dépense de repos.
L’activité physique est un phénomène complexe qui se caractérise par son type (quelle activité physique), sa durée (pendant combien de temps), sa fréquence (quelle régularité et quel fractionnement), son intensité (quel investissement physique et quelle dépense énergétique), et son contexte (quel environnement).

Dès la fin des années 1980, un nombre conséquent de travaux semblent conforter la relation entre activité physique et mortalité prématurée moins élevée (toutes causes confondues).

Concernant la mortalité toutes causes confondues :
Le résultat de ces études sur les sujets de la population générale qui sont et restent actifs au cours du suivi donnent

  • un risque de mortalité toutes causes confondues :  entre 29 % et 79 % plus faible que les sédentaires. Ceux qui deviennent actifs au cours du suivi ont tendance à rattraper ceux qui sont toujours restés actifs en terme de niveau du risque relatif.

 

  • un risque de mortalité lié à un problème cardiovasculaire   : pour les populations déjà atteintes d’une pathologie ou à risque cardiovasculaire, l’effet de l’activité est comparable à la population générale. Ainsi, le taux de mortalité diminue significativement pour les actifs légers et modérés, Les personnes diabétiques qui marchent plus de deux heures par semaine ont un taux de mortalité toutes causes et par maladie cardiovasculaire diminué
  • un risque de mortalité par cancer : la revue de Kesaniemi et coll. (2001) fait état d’un grand nombre d’études dont certaines suggèrent une association entre activité physique et réduction du taux de mortalité liée au cancer. Selon ces auteurs, les données les plus probantes concernent la mortalité par cancer du côlon.

- Claire Hédon : Sait-on quelle quantité d’activité physique est efficace ?

- Dr Jean-Marc Sène :

Les études de mortalité (quelles que soient les causes) qui ont évalué des niveaux d’activité physique montrent généralement une relation inverse entre le niveau d’activité physique et la mortalité,

D’après la revue de Kesaniemi et coll. (2001), la plupart des études décrit une relation linéaire inverse entre le niveau d’activité physique et le taux de mortalité, la dose minimale effective n’est pas bien définie mais une activité physique qui entraîne une dépense de 1 000 kcal par semaine (équivaut à 2h de jogging doux) est associée à une réduction de 30 % de la mortalité toutes causes confondues.
Exemples d’activités physiques ou sportives :
Jardinage : 200-400 calories/heure
Ménage : 200-300 calories/heure
Marche : 250-500 calories/heure
Natation : 300-800 calories/heure
Jogging (10 km/h) : 700-900 calories/heure

- Claire Hédon : On imagine que l’activité physique a également un effet bénéfique sur la qualité de vie ?

- Dr Jean-Marc Sène :

Absolument Claire. Il est évident que le bien-être est une notion complexe, plurifactorielle, mal définie, les chercheurs abordent donc surtout la question du bien-être au travers des facteurs dominants que sont l’anxiété et le stress, les émotions, l’estime de soi, l’état dépressif.

Si les effets de l’activité physique sur le bien-être semblent reconnus en particulier au niveau de certaines populations spécifiques (adolescents, personnes âgées, déficients mentaux), les facteurs en jeu sont divers (biochimiques, psychosociaux, psychologiques) et agissent en interaction.

Les explications proposées sont :

• la distraction (rupture par rapport à la mentalisation) ;
• le plaisir corporel (sensations physiques) ;

• la baisse de l’anxiété (d’état et somatique) ;

• la perception de son efficacité ;
• une meilleure image de soi et de son corps ;

• une évaluation positive des autres (pairs, éducateurs, famille) ;

• une modification du tonus musculaire ;

• une amélioration de la condition physique (force, aptitudes respiratoires et cardiovasculaires) ;

• la production d’endomorphine, de norépinephrine ;

• l’augmentation de l’action des neurotransmetteurs (dopamine, sérotonine)...

Il est indéniable au regard des travaux examinés que la pratique régulière d’activités physiques d’intensité modérée contribue au bien-être subjectif et à la qualité de vie globale. Ces répercussions psychiques sont constatées au niveau de populations pathologiques et non pathologiques.

 

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