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Santé

Du corail contre le cancer

Deux Marseillais, un chercheur et un ingénieur en aquaculture, pensent avoir ciblé des molécules potentiellement décisives dans la lutte contre des cancers, notamment ceux du sang : une toxine, en réalité, qui provient d'un corail ! Leur idée intéresse les chercheurs de l'institut Paoli-Calmettes, pôle d'excellence dans la lutte contre le cancer. Visite du labo-bassin un peu particulier de la start-up française Coral Biome, situé dans le campus de Luminy, à Marseille.

Le corail Palythoa, que l'on trouve dans les eaux du Pacifique, et sa toxine, la palytoxine, pourraient aider à lutter contre des cancers du sang.
Le corail Palythoa, que l'on trouve dans les eaux du Pacifique, et sa toxine, la palytoxine, pourraient aider à lutter contre des cancers du sang. ERIC DELL' ERBA / AFP
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Avec notre correspondant à Marseille, Stéphane Burgatt

Des coraux de toutes les couleurs sont répartis dans quarante bassins, et sur la centaine d'espèces cultivées ici, une en particulier retient l'attention de l'ingénieur en aquaculture Frédéric Gault : « C’est le corail qui est ici qu’on appelle un Palythoa, montre-t-il. C’est une jolie fleur avec des petits tentacules tout autour comme si on l’avait parsemée de neige. Donc on peut imaginer un disque avec des tentacules sur le tour avec une petite bouche verte fluo au milieu. »

Le Palythoa est un corail porteur de grands espoirs : « Nos premiers travaux ont permis de mettre en évidence une molécule qu’on appelle la palytoxine qui s’est avérée être efficace sur plusieurs types de cancer, dont des leucémies. »

Le corail produit cette toxine pour se défendre. Et quand Frédéric Gault le manipule, c'est avec précaution car la palytoxine est une arme mortelle : « Elle peut vous tuer, radicalement. C’est la deuxième toxine la plus puissante du monde marin. On fait très attention. Idéalement on porte des gants, des lunettes, même assez résistants. »

Une question de dosage

Un poison pour combattre le cancer ? L'idée n'a rien de farfelu pour Frédéric Gault : « C’est une question de dosage. Il s’avère qu’à haute dose, ça peut tuer très rapidement un être humain bien portant. Et il s’avère qu’à des doses infimes sur des cellules cancéreuses agressives, on a des résultats exceptionnels. C’est un million de fois plus actif sur des cellules cancéreuses que sur des cellules saines. »

Après des premiers essais réussis en éprouvette, les deux associés de Coral Biome espèrent mettre à l'épreuve leur théorie sur des souris d'ici la fin de l'année. Et si ces essais sont concluants, ils passeront aux expérimentations humaines d'ici deux ans.

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