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Union européenne / Santé

L’Europe s’organise face à la menace Ebola

L’épidémie d’Ebola continue de se propager. Depuis le début de l’année, plus de 1 300 cas ont été détectés. Selon l’Organisation mondiale de la santé, elle a déjà provoqué 729 décès, dont 57 en quatre jours. Alors que la Sierra Leone vient de décréter l’état d’urgence, en Europe, les autorités se veulent rassurantes, mais elles s’organisent pour parer à toute éventualité.

Découvert en 1976, le virus Ebola a un taux de mortalité pouvant aller de 25% à 90%.
Découvert en 1976, le virus Ebola a un taux de mortalité pouvant aller de 25% à 90%. DR
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La crainte d’une propagation de l’épidémie d’Ebola est désormais mondiale. Le virus est « hors de contrôle », a averti l’organisation Médecins sans frontières, qui prévient : il y a « un réel risque de voir de nouveaux pays touchés ». La maladie qui frappe la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone a également fait un mort au Nigeria, un voyageur arrivé à Lagos par avion de Monrovia. Les compagnies aériennes Arik et ASKY ont interrompu leurs liaisons avec le Liberia et la Sierra Leone. L’ONG américaine Peace Corps a de son côté annoncé qu’elle retirait provisoirement ses bénévoles du Liberia, de Sierra Leone et de Guinée.

En Europe, on se veut rassurant. « A l’heure actuelle, le risque d’importation du virus en Europe et en France est faible. Aucun cas importé n’a été signalé à ce jour », a assuré la ministre française de la Santé, Marisol Touraine, dans un entretien accordé au Parisien. Le discours est le même au Royaume-Uni où le chef de la diplomatie Philip Hammond a affirmé, mercredi 30 juillet à l’issue d’une réunion interministérielle de crise, qu’il était « très peu probable » qu’Ebola se propage dans le pays. Codécouvreur du virus et directeur de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, le professeur belge Peter Piot confirme : « Je ne suis pas tellement inquiet à l’idée de voir le virus se diffuser ici au sein de la population », a-t-il confié à l’AFP.

Appel à la plus extrême vigilance

Car pour se propager, l’infection nécessite un contact direct avec du sang, des liquides organiques ou des tissus de personnes ou d’animaux infectés. « Je ne serais pas inquiet d’être assis dans le métro à côté d’une personne porteuse du virus Ebola, tant qu’elle ne vous vomit pas dessus ou quelque chose de ce genre », juge Peter Piot. Le professeur François Bricaire, chef du service maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, se montre quant à lui plus prudent. Dès lors que le virus peut se transmettre par la sueur, les contacts cutanés sont potentiellement à risque, prévient-il dans une interview accordée au site d’information Atlantico. Une transmission qui n’intervient cependant pas pendant la période d’incubation – pouvant aller jusqu’à 21 jours –, mais seulement à partir de l’apparition des premiers symptômes.

Si à Londres, Paris ou Bruxelles, on refuse de céder à l’alarmisme, on prône cependant « la plus extrême vigilance » face à « une menace très sérieuse ». Et en l’absence de traitement préventif, l’information est essentielle pour éviter une épidémie. Sur son site internet, le Quai d’Orsay recommande ainsi aux voyageurs au départ pour les pays touchés par le virus de se signaler auprès du ministère. Une fois sur place, les règles à suivre sont claires : ne pas se déplacer en Guinée forestière et dans certaines zones de Sierra Leone et du Liberia, ne pas consommer ni manipuler de viande de brousse, se laver les mains fréquemment et éviter les contacts directs avec les sécrétions des personnes présentant une forte fièvre, des troubles digestifs ou des hémorragies. Mêmes consignes sur le site du Foreign Office britannique.

Le personnel médical en alerte

Les voyageurs ne sont pas les seuls à être alertés. Au Royaume-Uni, le département de Santé dit avoir informé le personnel médical sur la situation en Afrique de l’Ouest et l’avoir appelé à rester vigilant. Ces mêmes recommandations ont été faites au personnel volant et aux agents des services d’immigration. En France, la ministre Marisol Touraine le promet : si le virus était importé, la France aurait « les moyens de faire face ». Sur Altantico, le professeur François Bricaire développe : « Le système est mis en place pour que si un individu porteur venait à être repéré aux aéroports ou ailleurs sur le territoire, celui-ci soit transféré vers des structures hospitalières via le Samu dans les services de maladies infectieuses ou dans des cellules d’isolement comme celle de Bichat ou de la Pitié-Salpêtrière pour l’Ile-de-France. »

Il n’empêche qu’au Royaume-Uni, le personnel douanier se dit inquiet face à une menace pour laquelle il ne s’estime pas correctement préparé. « Il n’y a aucun centre de santé aux frontières, pas d’installation de confinement et jusqu’à très récemment, il n’y avait aucune recommandation émise au personnel sur ce qu’il devait faire », a déploré Lucy Moreton, secrétaire générale du syndicat des services britanniques d’immigration, sur les ondes de BBC 4 ce jeudi 31 juillet. Et comme le rappelle le professeur Bricaire, les épidémies n’évoluent jamais tout à fait comme on l’a prévu. « On peut toujours passer à côté d’un premier cas, et donc ainsi laisser se développer le risque de transmission à d’autres individus », prévient-il.

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