Liban: Nasrallah met en garde contre le risque de guerre civile
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé que le mouvement de contestation populaire qui secoue le Liban depuis 9 jours n’est plus spontané mais manipulé pour servir des agendas politiques régionaux et internationaux.
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Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Après avoir longuement disséqué et analysé les raisons de la contestation et son évolution probable, Hassan Nasrallah a prononcé son verdict : le mouvement n’est plus spontané, il a été récupéré par des forces politiques pour servir des agendas régionales et internationales.
Tout en proposant aux manifestants une feuille de route basée sur le dialogue avec le président Michel Aoun autour des questions sociales et économiques, le chef du Hezbollah s’est opposé au changement du gouvernement et à la chute du régime. Cette voie provoquera, selon lui, un vide au niveau du pouvoir qui mènera inéluctablement au chaos.
Hassan Nasrallah a exprimé ses craintes d’un plan destiné à plonger le Liban dans la guerre civile pour affaiblir le Hezbollah, s’interrogeant sur l’origine des fonds utilisés pour financer le mouvement de contestation. Il a affirmé posséder une liste de noms de ceux qui le soutiennent financièrement, assurant qu’ils ne sont pas moins corrompus que ceux dont les manifestants réclament la chute.
Le discours télévisé de Nasrallah a été précédé de violents affrontements dans le centre-ville de Beyrouth entre des sympathisants et des adversaires au Hezbollah.
Après la fin de l’allocution de Hassan Nasrallah des milliers de ses partisans et ceux du président de la République sont descendus dans les rues de Beyrouth et des autres villes du pays.
Ce grand brassage national au-delà des confessions risque de se heurter à ces structures qui sont très profondément ancrées dans la vie politique libanaise.
Jean-Paul Chagnollaud
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