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Arabie saoudite

Qui se cache derrière les attaques contre le pétrole saoudien?

Entretien avec le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission française auprès de l'ONU et spécialiste des questions de défense.

Le complexe pétrolier d'Aramco à Abqaiq, dans l'est de l'Arabie saoudite, le 14 septembre 2019.
Le complexe pétrolier d'Aramco à Abqaiq, dans l'est de l'Arabie saoudite, le 14 septembre 2019. REUTERS
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L’Arabie saoudite est catégorique : l'armement utilisé dans la double attaque aux drones contre les installations pétrolières du géant Aramco dans la nuit du 13 au 14 septembre « est de provenance iranienne ». Les rebelles houthis, proches de Téhéran, ont d’ailleurs revendiqué ces attaques. Mais aujourd’hui, les regards se tournent également vers l’Irak et les milices chiites, également proches de la République islamique.

RFI L’Arabie saoudite semble catégorique : l'armement utilisé dans la double attaque contre ses installations pétrolières « est de provenance iranienne ». Est-ce plausible ?

Dominique Trinquand : Ce qui est plausible, c’est que la technologie vienne d’Iran. Que les missiles viennent eux-mêmes d’Iran est un autre sujet sur lequel il faut prendre des précautions. Avec la zone maritime entre l’Arabie saoudite et l’Iran, des vols en très basse altitude sont possibles, mais il y a aussi beaucoup de systèmes de détection américains en place. Donc technologie iranienne, probablement, mais lancée à partir de l’Iran... cela reste soumis à caution.

À lire aussi : Attaque de champs pétroliers en Arabie saoudite: l'Iran nie toute implication

Les rebelles houthis au Yémen, proche de l’Iran, ont revendiqué ces attaques, mais les regards semblent aussi se tourner vers les milices chiites irakiennes, proches aussi de l’Iran. Laquelle de ces thèses accréditez-vous ?

La technologie, je le disais, peut être iranienne. Mais le lancement depuis l'Iran semble assez difficile, compte tenu de la zone à traverser. Depuis le Yémen aussi, car les objectifs se trouvent à environ 1 000 km. L'Irak est en revanche beaucoup plus près. Il n’est donc pas impossible qu’une technologie iranienne lancée depuis des zones tenues par les milices chiites irakiennes puisse atteindre les cibles.

En revanche, les Houthis ont un intérêt stratégique à toucher au cœur les réserves saoudiennes. On voit donc bien qu’il y a une triangulation entre l’Iran, les Houthis, les milices chiites. Ils ont une communauté de vues, un intérêt commun (…) Il faut maintenant que les moyens de renseignements arrivent à déterminer d’où viennent les missiles, essayer de trouver des restes après les destructions en Arabie saoudite pour savoir d’où ils peuvent venir.

Ces attaques sont-elles imparables ? L’Arabie saoudite ne peut-elle pas les prévenir ?

Il y a deux choses : avoir des radars pour détecter ces engins et avoir des moyens de neutralisation. Là, je pense qu’il y a une faille dans le système en Arabie saoudite, surtout quand on voit les conséquences. Cinquante pour cent de la production de pétrole arrêtée, c’est considérable. Si les cibles sont très proches de la mer, l’approche à très basse altitude rend l’interception difficile. Mais je pense que les Saoudiens ont maintenant compris la leçon et vont mettre en place des moyens plus importants. Ils ont été probablement surpris par ce type d’attaques.

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