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Iran / Etats-Unis

Sanctions américaines contre Javad Zarif: un signe de «peur», selon Téhéran

Au lendemain de l'annonce de sanctions américaines contre le chef de la diplomatie iranienne, le président iranien Hassan Rohani a estimé jeudi que Washington manifestait de la « peur ».

Le président iranien Hassan Rohani (c) à l'aéroport de Tabriz, au nord-ouest de l'Iran, le 1er août 2019.
Le président iranien Hassan Rohani (c) à l'aéroport de Tabriz, au nord-ouest de l'Iran, le 1er août 2019. HO / Iranian Presidency / AFP
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Les sanctions annoncées par l'administration Trump contre le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, traduisent un « comportement
puérile
 » de la part des Etats-Unis, a déclaré jeudi le président iranien Hassan Rohani. « Un pays qui pense être puissant et être une superpuissance mondiale a peur des déclarations de notre ministre des Affaires étrangères », a déclaré Hassan Rohani. Le chef de l'Etat iranien faisait visiblement référence aux interviews accordées par le chef de la diplomatie iranienne aux médias américains, lors de sa visite à l'ONU fin juillet.

A lire aussi: Washington sanctionne le chef de la diplomatie iranienne

« Les Américains ont recours à un comportement puérile. Ils répètent chaque jour, "nous voulons discuter sans conditions préalables", et ils sanctionnent le ministre des Affaires étrangères », a déclaré hassan Rohani dont les propos ont été rapportés par la télévision nationale. « Cela signifie qu'ils ont perdu la capacité à tout raisonnement rationnel », a ajouté le président iranien.

Dans un tweet le président Rohani souligne que la « Maison Blanche est effrayée » par les « capacités diplomatiques » de Javad Zarif.

Cette décision intervient aussi alors que le président Donald Trump a affirmé à plusieurs reprises ces dernières semaines qu'il était prêt à des négociations sans condition avec Téhéran sur son programme nucléaire. Mais le dialogue semble désormais impossible. D'autant plus que cela va renforcer le camp des durs qui ont toujours affirmé qu'on ne pouvait pas faire confiance aux Américains, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi.

L'UE « regrette » ces sanctions

L'Union européenne « regrette » les sanctions décidées par les États-Unis, a annoncé jeudi un porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini. « Nous regrettons cette décision », a déclaré Carlos Martin Ruiz de Gordejuela. « Pour notre part, nous continuerons à travailler avec M. Zarif en sa qualité de diplomate le plus haut placé de l'Iran et en raison de l'importance de maintenir les relations diplomatiques » avec Téhéran, a-t-il souligné.

Voix de l'Iran sur la scène internationale, Javad Zarif est le principal interlocuteur des Européens, de la Chine et de la Russie, toujours parties prenantes à l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien violemment dénoncé par les États-Unis, qui s'en sont retirés en mai 2018.

Politique « contradictoire » de Washington

Tout en annonçant les sanctions contre Javad Zarif, Washington a prolongé pour 90 jours des autorisations-clés pour trois projets en cours dans le cadre du programme nucléaire civil iranien. « Il s'agit d'une prolongation de courte durée », a relativisé John Bolton, conseiller à la sécurité nationale du président Trump. « Nous regardons de très très près ces activités nucléaires ».

Deux décisions qui sont donc contradictoires, mais qui reflètent l'ensemble de la politique américaine sur l'Iran selon le chercheur à l'IRIS - l'Institut de relations internationales et stratégiques - et spécialiste de l'Iran Thierry Coville.

« Tout est quasiment contradictoire dans la politique américaine sur l’Iran. Ce qui, à mon avis, est une grande partie du problème. Parce qu’il faut rappeler quand même, les États-Unis sortent de l’accord en mai 2018 et quelques jours après, Mike Pompeo établit douze conditions que l’Iran doit respecter pour que des négociations s’ouvrent. Ces douze points – tous les spécialistes vous diront –, c’est impossible pour l’Iran de les accepter. Donc, quelque part la négociation était bloquée », explique Thierry Coville.

« Il y a quelques semaines, Donald Trump commence à dire : "Je suis prêt à rencontrer les dirigeants iraniens, sans condition". Ce qui est une évolution totale de la stratégie américaine sur l’Iran. Mais on voit bien que, dans l’équipe de Trump - un - il n’y a pas de stratégie claire - et deux - on a deux camps qui s’affrontent », conclut Thierry Coville.

Washington cherche un prétexte à un conflit dans le Golfe, selon Moscou

Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué jeudi avoir le sentiment que les États-Unis cherchaient un prétexte pour engager un conflit dans le golfe Persique, rapporte l'agence de presse Ria. « Les événements sur place s'orientent vraiment vers un point dangereux et il existe le risque d'un affrontement militaire à grande échelle », a déclaré Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, citée par l'agence de presse.

« D'une manière générale, nous avons le sentiment que Washington cherche simplement un prétexte pour envenimer la situation, pour poursuivre sa rhétorique agressive à l'égard de l'Iran et passer à une phase plus chaude du conflit », a-t-elle ajouté.

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