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Syrie

[Reportage] Syrie: un avocat français à la rencontre de ses clients de Daech

Quelle justice pour les membres français de l'organisation État islamique aujourd'hui détenus en Syrie ? Combattants et combattantes, femmes et enfants, parfois des orphelins, ils sont une centaine de Français coincés dans les limbes juridiques d'un théâtre de guerre. Les rapatrier ou, dans le cas de ceux qui ont commis des crimes, les juger sur place. C'est toutes ces questions qui se posent aujourd'hui. Nos envoyés spéciaux en Syrie ont suivi l'avocat français Nabil Boudi dans ses démarches pour défendre ces Français qui ont rejoint l'organisation EI au Moyen-Orient.

Quelque 12000 membres de familles de jihadistes étrangers sont retenus dans le campement de al-Hol au Kurdistan syrien selon l'ONU.
Quelque 12000 membres de familles de jihadistes étrangers sont retenus dans le campement de al-Hol au Kurdistan syrien selon l'ONU. AFP PHOTO/GIUSEPPE CACACE
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Avec notre envoyé spécial à QamishliWilson Fache

Le camp de Roj s'étend au pied d'une petite colline d'herbes sèches. C'est là, sous ces tentes, que sont retenus des femmes et des enfants de l'organisation État islamique. Certaines sont des clientes de maître Nabil Boudi, venu jusqu'ici de Paris. C'est la première fois qu'un avocat français se rend en Syrie pour tenter de défendre des citoyens français qui avaient rejoint le groupe terroriste.

« C'est l'une des raisons de notre venue: rencontrer les familles. Les hommes, les femmes et les enfants. Constater par nous-même leurs conditions de détention et de rétention des familles, d'une part. Et de deux, essayer de s'entretenir avec eux. Ça c'est très important pour nous avocats, d'avoir un contact physique et verbal avec nos clients. »

C'est dans ce but que cet avocat parisien s'est rendu à une conférence internationale organisée dans le nord-est syrien par les autorités kurdes afin de réfléchir aux questions juridiques qui se posent après la guerre.

Les forces kurdes qui ont combattu les jihadistes disent vouloir juger ces personnes sur place, dans leur région autonome. C'est ce que nous explique cette juge antiterroriste qui souhaite rester anonyme : « C'est une évidence. Il faut qu'ils soient jugés ici. Parce que c'est notre territoire et notre peuple qui a subi Daech. Parce que les victimes et les témoins sont ici. Toutes les preuves sont ici. C'est pour ça qu'il faut les juger ici. C'est notre devoir. »

Invité a entrer dans le camp de Roj pour s'entretenir avec la direction, Nabil Boudi s'est vu refuser l'accès à ses clientes. Il souhaite d'ores et déjà se réunir avec ses confrères européens pour organiser une action commune.

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