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Irak

Irak: HRW alerte de nouveau sur les tortures de prisonniers à Mossoul

Des prisonniers sont toujours torturés à Mossoul, ancienne capitale autoproclamée des jihadistes du groupe EI en Irak, s'est alarmée jeudi 18 avril l’ONG Human Rights Watch (HRW), déplorant que les autorités n'aient pas tenu compte de ses mises en garde passées.

La vieille ville de Mossoul, en Irak, en mai 2018.
La vieille ville de Mossoul, en Irak, en mai 2018. AHMAD AL-RUBAYE / AFP
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En août 2018, HRW dénonçait dans un rapport un usage « effréné » de la torture en Irak contre les personnes détenues pour appartenance au groupe Etat islamique. L'ONG en avait informé le bureau du Premier ministre ainsi que les ministères des Affaires étrangères et de l'Intérieur.

Mais, indique jeudi HRW dans son communiqué, « des officiers irakiens ont pratiqué la torture dans une prison de Mossoul au moins au début de l'année 2019 ». Les nouvelles accusations de torture se basent sur le témoignage d'un détenu passé début 2019 par Faisaliya, une prison dans l'est de Mossoul.

« La prison à laquelle nous nous sommes intéressés - suite à ces accusations de torture à Mossoul - dépend du ministère de l'Intérieur, explique Belkis Wille de Human Rights Watch. C'est un bâtiment dans lequel des prisonniers sont en détention préventive. Les services du renseignement et du contre-terrorisme opèrent à l'intérieur de la prison. »

Parmi les mauvais traitements dont sont victimes les prisonniers, Belkis Willie évoque la méthode de torture surnommée « bazouna », « chat » en arabe. « Les gens sont attachés, les bras liés dans le dos et on les suspend par les bras au plafond. Ils sont hissés et sont maintenus dans cette position, parfois ils sont alors frappés ou aspergés d'eau. »

Justice expéditive

« La pratique de la torture semble se poursuivre avec une très forte augmentation de la population carcérale ces dernières années, car de très nombreux hommes ont été arrêtés pour appartenance présumée au groupe Etat islamique, poursuit le représentant de l’ONG. Et nous avons vu de plus en plus de cas où la torture était pratiquée lors des interrogatoires, pour que ces hommes avouent être liés au groupe Etat islamique. »

L'appartenance ou l'aide à une organisation « terroriste » peut valoir jusqu'à la mort devant les tribunaux irakiens, qui ont déjà jugé des milliers d'Irakiens et des centaines d'étrangers au terme de procès jugés « expéditifs » par les défenseurs des droits humains.

En outre, accuse HRW, les magistrats irakiens « échouent de façon systématique » à enquêter sur les accusations de tortures en détention. S'ils ont parfois ordonné un examen médical et découvert des signes de torture, ils n'ont pas nécessairement ordonné un nouveau procès, ni engagé des poursuites contre les officiers ayant commis ces abus, dénonçait déjà l'ONG il y a près d'un an.

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