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Liban

Pauvreté, crise économique et malaise social, le Liban à l'épreuve

Le suicide spectaculaire par immolation de Georges Zreik, le 7 février dernier, devant l’école de sa fille, au nord du Liban, à cause de difficultés financières, a provoqué un véritable choc dans le pays. La scène a, de plus, été filmée par des témoins. Par son geste désespéré, ce père de famille a braqué les projecteurs sur la pauvreté, un sujet qui reste encore tabou au pays du Cèdre.

A Beyrouth, en janvier 2019. La dette publique du Liban culmine à 141% du PIB, l'un des taux les plus élevés à l'échelle mondiale (photo d'illustration)
A Beyrouth, en janvier 2019. La dette publique du Liban culmine à 141% du PIB, l'un des taux les plus élevés à l'échelle mondiale (photo d'illustration) JOSEPH EID / AFP
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De notre correspondant à Beyrouth,

Le Liban avait été jusque-là épargné par la crise économique mondiale et enregistrait des taux de croissance élevés. Mais la situation économique et sociale s’est considérablement dégradée depuis le début de la guerre en Syrie, en 2011. La plupart des indicateurs sont dans le rouge et presque aucun secteur n’est épargné. La dette publique gonfle, elle atteint 150% du PIB, qui est de 50 milliards de dollars. Le déficit budgétaire se creuse ; les touristes en provenance des pays du Golfe, qui représentaient le gros du contingent, se font rares. Les investissements baissent. Le chômage augmente : le président de la République, Michel Aoun, a déclaré, il y a un an, que 46% de la population active était sans emploi.

Une économie en sursis

Un rapport du Centre consultatif d’études et de documentation à Beyrouth montre que 36% des ménages vivaient dans la pauvreté en 2015 et étaient incapables de subvenir à leurs besoins élémentaires. La moitié des familles éprouvaient des difficultés pour y parvenir et seulement 13% de la population était satisfait de son niveau de vie. Ces trois dernières années, la situation s’est aggravée, à cause de la présence des réfugiés syriens et des sanctions américaines contre le Hezbollah, qui entravent le développement du secteur bancaire, considéré comme la locomotive de l’économie.

Quelles perspectives ?

Les Libanais ont l'impression que le changement est impossible, ce qui augmente le désespoir. Beaucoup de Libanais sont convaincus que le système politique basé sur une répartition confessionnelle entre musulmans et chrétiens des fonctions publiques et politiques ne permet pas un réel changement. Ce système est verrouillé par les grands partis, anciens et nouveaux. Les dernières élections législatives, en mai 2018, n’ont pas permis une percée des candidats de la société civile, qui proposaient un programme articulé autour du développement économique.

Un malaise économique et social grandissant

L’État est lui-même confronté à de graves difficultés. Ses besoins sont financés par l’endettement. Une lueur d’espoir a pointé, en avril dernier, lorsque les bailleurs de fonds internationaux réunis à Paris ont consenti 11 milliards de dollars de prêts pour financer de vastes projets d’infrastructures, dans l’espoir que ces chantiers relanceraient l’économie. Mais les querelles politiques ont fait perdre au pays un temps précieux et ce n’est que le 31 janvier qu’un nouveau gouvernement a été formé, après neuf mois d’attente.

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