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Pologne

Moyen-Orient: la Pologne et les Etats-Unis lancent le processus de Varsovie

La conférence de Varsovie qui a réuni pendant deux jours une soixantaine de pays autour de la question de la paix et de la sécurité au Moyen-Orient s'est achevée ce jeudi 14 février. Le ministre polonais des Affaires étrangères et le secrétaire d'Etat américain se sont félicités des efforts fournis.

Le vice-président américain Mike Pence et le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, le 14 février 2019, à Varsovie.
Le vice-président américain Mike Pence et le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, le 14 février 2019, à Varsovie. REUTERS/Kacper Pempel
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La conclusion de cette conférence sur la paix et la sécurité au Moyen-Orient était bien plus mesurée que les prises de paroles américaines plus tôt dans la journée, toutes concentrées autour de la construction d’une unité face à la menace iranienne. Cette fois, le ministre polonais des Affaires étrangères a pris la parole en premier en annonçant le lancement du processus de Varsovie, rapporte notre envoyée spéciale à Varsovie, Oriane Verdier.

Les différents participants à la conférence d’aujourd’hui seront invités à des groupes de travail sur le long terme pour trouver des solutions concrètes sur des sujets tels que le terrorisme, la lutte contre la prolifération de missiles balistiques ou encore le soutien de l’aide humanitaire dans les zones concernées.

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo s’est félicité des discussions menées aujourd’hui, même s’il a reconnu que des divisions persistent notamment avec l’Union européenne sur la stratégie à adopter face à l’Iran.

Cette conférence est un défi mondial sur le Moyen-Orient, j’espère que cette journée sera un succès. Nous allons continuer nos efforts après la réunion d’hier entre tous les participants qui sont profondément attachés et engagés à repousser les menaces dont fait partie l’Iran au Moyen-Orient. On ne peut pas arriver à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient sans affronter l’Iran. Ce n’est tout simplement pas possible. Ils ont une influence au Liban, au Yémen, en Syrie et en Irak. Les trois H : les Houthis, le Hamas et le Hezbollah ce sont des menaces réelles. Il y en a d’autres, mais on ne peut pas avoir la paix au Moyen-Orient sans faire reculer/repousser l’Iran.

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Mike Pompeo a exprimé sa volonté d’unir les différents participants de cette conférence comme une force du bien face à la menace iranienne

Oriane Verdier

Washington presse les Européens de rompre avec l'Iran

De son côté le vice-président américain Mike Pence a félicité certains pays comme l'Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis pour leur aide dans l'application des sanctions américaine sur Téhéran. Il a cependant critiqué le refus de certains Européens d'en faire de même. « Le temps est venu pour nos partenaires européens de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien », a plaidé le vice-président américain.

« Certains de nos principaux partenaires européens n’ont pas été coopératifs. Ils ont été les instigateurs de la création d’un mécanisme qui va à l’encontre de nos sanctions. Il y a seulement deux semaines la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont annoncé la création d’un mécanisme de financement spécial qui permettrait de remplacer des  paiements internationaux soumis à des sanctions. Ils appellent cela un outil à but spécifique, nous appelons ça un effort pour casser les sanctions américaines contre le meurtrier régime révolutionnaire iranien », a déclaré Mike Pence.

« C’est un mauvais pas qui ne fera que renforcer l’Iran, affaiblir l’Union européenne et créer encore plus de distance entre l’UE et les Etats Unis. L'heure est venue pour nos partenaires européens de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien et de se joindre à nous pour faire peser des pressions diplomatiques et économiques afin d'offrir la paix et la sécurité que mérite le peuple iranien, la région et le monde entier », a ajouté Mike Pence.

Un plan américain de résolution du conflit israélo-palestinien a également été présenté aujourd’hui. Mais l’Autorité palestinienne avait refusé de participer à la conférence. Et si les pays du Golfe et Israël semblent avoir discuté ensemble de la stratégie à mener face à l’Iran, il semble difficile de les voir se mettre d'accord sur une question telle que le conflit israélo-palestinien.

Benyamin Netanyahu qualifie la conférence de « tournant historique »

Le Premier ministre israélien a qualifié ce jeudi de « tournant historique » la conférence sur le Moyen-Orient à Varsovie où il a rencontré des dirigeants arabes, unis dans un front commun contre l'Iran.

Benyamin Netanyahu n'a pas caché sa satisfaction après un dîner mercredi soir au château royal de Varsovie, où il était à la même table que des hauts responsables d'Arabie saoudite, des Émirats Arabes Unis et de Bahreïn, dont aucun ne reconnaît l'État hébreu. Et ce jeudi jeudi matin devant la presse le chef du gouvernement israélien s'est réjoui qu'un Premier ministre israélien et des ministres des principaux pays arabes soient dans une même salle côte à côte et aient parlé « sur un ton particulièrement fort, avec clarté et unité contre le danger commun du régime iranien ».

Dans une pièce remplie d’une soixantaine de ministres des Affaires étrangères et des représentants de dizaines de gouvernements, un Premier ministre israélien et les ministres des Affaires étrangères des principaux pays arabes ont fait front commun pour parler avec une force, une clarté et une unité inhabituelle contre la menace commune du régime iranien. Je pense que cela marque un changement et un accord important sur ce qui menace notre futur et ce que nous devons faire pour le sécuriser ainsi que sur les possibilités de coopération au-delà du domaine sécuritaire avec les peuples du Moyen Orient. Cela se passe aujourd’hui ici, à Varsovie et ma principale conclusion est que cela doit continuer sous d’autres formes et par d’autres moyens avec le même but. Et je vous remercie secrétaire d’Etat Pompeo d’organiser cela.

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Benyamin Netanayhu se réjouit du front comum avec les dirigeants arabes contre l'Iran

Oriane Verdier

Benyamin Netanyahu a rencontré hier en tête-à-tête Youssef ben Alaoui ben Abdallah, le chef de la diplomatie d'Oman. C'était la deuxième rencontre entre Netanyahu et des dirigeants omanais après sa visite à Mascate en octobre dernier. Le Premier ministre israélien a déclaré au chef de la diplomatie d'Oman que la décision du sultan Qabous de le recevoir à Mascate « est en train de changer le monde ». Il assure que d'autres pays arabes sont en train de se rapprocher d'Israël.

L'Autorité palestinienne n'a pas réagi à la rencontre d'hier et elle cherche plutôt à minimiser ce rapprochement et souligne que les relations d'Oman avec Israël ne sont pas nouvelles. Le Hamas, lui, a condamné cette rencontre. Le mouvement islamiste palestinien rejette « toute normalisation avec l'occupation israélienne » et affirme qu'« elle ne sert que les intérêts politiques et électoraux de Netanyahu », rapporte notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil.

Les Américains doivent savoir, même les Européens, que l’Iran a un rôle important dans la région. On ne peut pas négliger, nier la position, le rôle de l’Iran dans la région. Continuer sans négocier avec les Iraniens, ce n’est pas possible. Ça c’est la réalité de la géopolitique de la région. Mais Trump, les Saoudiens, ou les Israéliens pensent qu’ils peuvent le nier... ce n’est pas possible. (...) Dans la région, les Américains, qu’est-ce qu’ils ont fait ? Ils sont venus dans la région, ils ont dit " on va résoudre le problème tout de suite, on va faire une guerre contre l’Irak , contre Saddam Hussein". C’est la liberté qui est venue ou c’est le terrorisme et l’extrémisme qui sont venus dans le territoire de l’Irak ?

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L'universitaire iranien Mehdi Zakerian: «On ne peut pas négliger, nier la position, le rôle de l’Iran dans la région»

Nicolas Falez

→ A LIRE : Varsovie: Mike Pence appelle les Européens à rejoindre l'alliance contre l'Iran

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