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Jordanie

Lutte contre la corruption et malaise social en Jordanie

En Jordanie, un vaste mouvement de contestation sociale réclame depuis des mois des actions concrètes contre la corruption. Les manifestations sont hebdomadaires. Des personnalités importantes ont été incarcérées dont un ancien ministre et un ancien chef des douanes. Le gouvernement jordanien veut en effet montrer qu’il lutte contre la corruption. Depuis des mois, la police enquête sur un vaste scandale de contrebande de cigarettes. 

Des manifestants en démonstration de force non loin de la résidence du Premier ministre jordanien, le 30 novembre 2018.
Des manifestants en démonstration de force non loin de la résidence du Premier ministre jordanien, le 30 novembre 2018. KHALIL MAZRAAWI / AFP
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De notre correspondant à Amman

L'ancien ministre de l'Eau et de l'Irrigation, Munir Awais a été arrêté, tout comme l’ancien directeur général des Douanes. Quatre autres personnes ont également été incarcérées, elles sont accusées de corruption, de contrebande et d’évasion fiscale. Elles sont suspectées d’avoir fabriqué et vendu des cigarettes sous des marques connues et ce pendant des années et des années. Elles auraient fraudé le fisc pour plusieurs dizaines de millions de dollars. Le gouvernement peut se féliciter, aussi, d’avoir arrêté le principal suspect dans cette affaire, il était en fuite à l’étranger: le mois dernier, les autorités jordaniennes ont négocié son extradition avec les autorités turques pour le juger en Jordanie.

La contestation ne s’essouffle pas

Malgré cette politique de lutte contre la corruption, le mouvement de contestation se poursuit en Jordanie. Tous les jeudis soirs, des centaines de manifestants protestent aux abords du bureau du Premier ministre. On est bien loin des cortèges de dizaines de milliers de personnes du printemps dernier, mais tout de même, le noyau dur de ce mouvement reste mobilisé. Il s’oppose à la politique fiscale du gouvernement et estime que les classes moyennes et les plus démunis sont sans cesse mis à contribution pour financer les avantages des plus puissants.

Le gouvernement d’Omar al-Razzaz est toujours dans les bas-fonds des enquêtes d’opinion. D’après une étude menée la semaine dernière, près de 80% des personnes interrogées en Jordanie estiment que leur pays va dans la mauvaise direction sur le plan économique. Et pourtant, le gouvernement essaie de communiquer sur de bonnes nouvelles pour remonter dans les sondages. Il a organisé une conférence de presse suite à l’arrestation des six suspects dans l’affaire de contrebande de cigarettes. Un ministre a indiqué à cette occasion que le procès dans cette affaire serait public et que d’autres affaires de corruption seraient bientôt révélées.

Communiquer sur les bonnes nouvelles

La semaine dernière, le Premier ministre a mis en avant un résultat économique positif : la dette publique a baissé l’an dernier de 0,3 point. C’est très faible, mais c’est la première fois en dix ans que la dette de la Jordanie cesse d’enfler. Et en tout début d’année, le Premier ministre a promis de ne pas augmenter les impôts en 2019.

Mais les Jordaniens ne sont pas convaincus par la politique de leur gouvernement. Leurs deux principales préoccupations sont les suivantes: le chômage et le haut niveau des prix. Or, l’économie jordanienne manque de dynamisme et les travailleurs en souffrent. Le chômage touche près de 19% de la population et 30% des jeunes de moins de 30 ans. Et la croissance attendue pour cette année devrait à peine dépasser 2%.

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