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Egypte

Mohamed Ramadan, un avocat «gilet jaune» égyptien en prison

Mohamed Ramadan, avocat, défenseur des travailleurs, a été placé à l’isolement dans la prison égyptienne de Borg el-Arab depuis plus d’un mois. Son tort ? Avoir posté une photo de lui sur Facebook vêtu d’un gilet jaune en référence au mouvement français. Il est aujourd'hui accusé d’avoir « rallié un groupe terroriste et de promouvoir ses idées ».

Des policiers en patrouille dans les rues du Caire durant une manifestation marquant le troisième anniversaire de la révolution égyptiennne (photo d'illustration).
Des policiers en patrouille dans les rues du Caire durant une manifestation marquant le troisième anniversaire de la révolution égyptiennne (photo d'illustration). MOHAMED EL-SHAHED / AFP
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Avec notre correspondant à Alexandrie, François Hume-Ferkatadji

L’ONG Front line defenders a publié ce jeudi 17 janvier un rapport accablant, fruit de plusieurs mois de travail, sur les atteintes répétées contre les grévistes, les syndicalistes et les avocats défenseurs des droits des travailleurs en Egypte. Disparitions forcées, passages à tabac, actes de tortures ou licenciements immédiats, les acteurs des mouvements sociaux sont les cibles du régime.

Mohamed Ramadan est un avocat reconnu, qui s’oppose régulièrement aux violations des droits humains en Egypte. Le 10 décembre dernier, il enfile un gilet jaune et se prend en photo. Il la poste sur Facebook avant de disparaître quelques heures plus tard.

« Après sa journée de travail au tribunal, il n'est pas rentré chez lui. Il n'était pas à son bureau et nous ne pouvions pas le joindre, raconte son avocat et ami Mohamed Awad. Nous, en tant qu'avocats, on a commencé à le chercher dans les hôpitaux, les commissariats de police, mais on n'a pas réussi à le trouver. Ce n’est que le lendemain matin qu’on a appris son arrestation. Il était dans le bureau du procureur. »

Isolement

Mohamed Ramadan est accusé d’« incitation à la chute du régime », « de participation à un groupe terroriste », entre autres chefs d’accusation. Il est détenu à l’isolement dans des conditions très difficiles.

Les autorités égyptiennes sont obsédées par les mouvements sociaux et l’éventualité d’une nouvelle révolution, explique une proche de l’avocat emprisonné : « C'est leur plus grand cauchemar. C'est arrivé une fois et ils ne veulent absolument pas que ça se reproduise. Donc ils font tout ce qu'ils peuvent pour empêcher que ça arrive de nouveau, et ce, par tous les moyens. »

La vente de gilets jaunes a d’ailleurs été partiellement interdite dans le pays.
Plusieurs ONG ont appelé à la libération immédiate de Mohamed Ramadan. En Egypte, on estime à plus 60 000 les hommes et femmes mis en prison en raison de leurs opinions politiques.

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