Arabie saoudite: Netflix accusé de censure après avoir retiré une émission
Netflix a retiré de sa plateforme en Arabie saoudite l'épisode d'une émission satirique critiquant le royaume, s'attirant aussitôt des accusations de censure, a rapporté mardi 1er janvier le « Financial Times ».
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Dans cet épisode d'Un patriote américain, l'humoriste et commentateur politique américain Hasan Minhaj parlait du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi et critiquait le prince héritier Mohammed ben Salman ainsi que la campagne militaire menée par l'Arabie au Yémen.
Retiré suite à une requête saoudienne
« C'est le moment de réévaluer notre relation avec l'Arabie saoudite », dit M. Minhaj dans l'épisode. « Il y a des gens en Arabie saoudite qui luttent pour de vraies réformes, mais MBS [Mohammed ben Salman ndlr] n'est pas l'un d'eux », a-t-il ajouté. Le Financial Times affirme que le service de vidéo à la demande a retiré l'épisode après avoir reçu une requête de la part du royaume, selon laquelle la vidéo violerait une loi contre les cybercrimes.
Mais cité par le quotidien, Netflix a défendu sa décision. « Nous appuyons fortement la liberté artistique à travers le monde et avons seulement retiré cet épisode en Arabie saoudite après avoir reçu une requête légale valide et pour nous conformer à la législation locale », a dit la compagnie au Financial Times.
Position « scandaleuse » pour Karen Attiah
Karen Attiah, qui éditait les contributions au Washington Post de Jamal Khashoggi, a qualifié la position de Netflix de « scandaleuse », et de nombreux internautes criaient à la censure sur Twitter.
.@hasanminhaj of @patriotact has been a strong, honest and (funny) voice challenging Saudi Arabia + Mohammed bin Salman in the wake of #khashoggi’s murder. He brought awareness about Yemen.
Karen Attiah (@KarenAttiah) 1 janvier 2019
Quite outrageous that @netflix has pulled one of his episodes critical of Saudi Arabia.
Jamal Khashoggi a été assassiné dans le consulat de son pays à Istanbul début octobre. Ce meurtre d'abord nié puis reconnu par Riyad a embarrassé au plus haut niveau le royaume, d'autant plus que la responsabilité de Mohammed ben Salman a été évoquée dans cette affaire en Turquie et aux Etats-Unis.
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