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Emirats Arabes Unis

Les fêtes à Dubaï

A Dubaï, aux Emirats Arabes Unis (EAU), les hôtels font le plein pour les fêtes, fréquentés par des touristes du monde entier. Au programme : soirée brésilienne sur la plage, restaurant chinois ou libanais, barbecues entre amis, avec des feux d’artifice dans tous les quartiers de l’immense ville, le 31 décembre à minuit. Le tout, dans une ambiance cosmopolite et bon enfant.

A Dubaï, les fêtes se multiplient afin d'attirer les touristes.
A Dubaï, les fêtes se multiplient afin d'attirer les touristes. Sabine Cessou / RFI
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« Bienvenue », sourient les douaniers à la sortie de l’aéroport international de Dubaï. La file des taxis est longue, mais organisée, comme tout peut l’être à Dubaï, 3 millions d’habitants. Peu d’attente, et voilà qu’une petite jeune femme d’origine indéchiffrable, en tailleur pantalon, prend le volant d’une berline noire, intérieur cuir. Direction Jumeirah Walk, l’une des parties les plus touristiques et les plus « bling » de Dubaï. Tard dans la nuit du 24 décembre, des touristes en goguette, Brésiliens, se trémoussent avec des bonnets de père Noël sur la tête.

Le lendemain, des serveurs de toutes nationalités - Ougandais, Kényans, Chinois, Egyptiens - souhaitent un joyeux Noël à leurs clients en terrasse, quels qu’ils soient. Dubaï se trouve en terre d’islam, voisine de l’Arabie Saoudite, mais les touristes y déambulent sur la plage en tatouages et maillots de bain sexys, sans risquer les regards réprobateurs – ni même concupiscents. C’est un plus appréciable, aucun groupe d’hommes n’est là pour se rincer l’oeil ou faire des commentaires.

L’accueil, un choix stratégique

Des messages en anglais et en arabe l’annoncent sur les distributeurs automatiques d’argent : « accueillir » est un choix et « protéger », un devoir. Des femmes voilées dont on n’aperçoit que les baskets dorées et les lunettes de soleil dernier cri se promènent entre elles, ou en tenant la main de leur mari. Au pied des grands hôtels, des gardiens veillent sur cette atmosphère bon enfant. Les restaurants font attention, sous peine d’amende, à ne pas servir d’alcool ou de chicha (pipe à eau) aux moins de 21 ans.

« S’il n’y avait pas quelques femmes en abaya et les appels à la prière, bien plus discrets et mélodieux qu’à Dakar ou Rabat, on se croirait à Miami ou Copacabana », fait observer un professeur d’une grande université américaine, descendu dans l’un des nombreux Hilton de la ville. Des chameaux ajoutent leur touche à la carte postale, de même qu’un mobilier urbain original : des palmiers en plastique, hérissés de panneaux solaires, permettent aux passants de recharger leurs appareils électroniques sous un peu d’ombre.

Au royaume de la consommation

Pour les fêtes, c’est la même fureur consommatrice, les mêmes faux sapins qu’en Europe ou aux Etats-Unis, jusqu’aux guirlandes lumineuses embobinées autour des palmiers. Des enseignes cosmopolites brillent dans la nuit : Carrefour, Starbucks, Armani, Muji… Dans le mall gigantesque de Ibn Battuta, la foule se presse dans des allées décorées en fonction des « découvertes » de l’ancien explorateur berbère marocain, qui a donné son nom à la galerie marchande et son décor kitch. Le plafond passe d’un ciel « bleu tunisien » à des fresques égyptiennes et du carrelage bleu persan.

Les courses en vue du réveillon se poursuivent en voiture jusqu’aux « Khamara », des points de vente d’alcool peu nombreux et situés à l’écart. On y trouve de tout, du champagne aux liqueurs en passant par la bière, introuvable dans les supermarchés. Dans cette enclave de luxe ouverte au monde, peu d’esprits chagrins : l’exploit émirati continue d’attirer et de séduire, jusqu’en Afrique du Sud.

« C’est bien connu, mais on ne réfléchit pas assez à ce qu’il a fallu de vision et d’organisation pour en arriver à cette situation unique au monde, lance un expatrié sud-africain. Les Emiratis ne représentent que 10 % de la population, avec 90 % d’étrangers. Ils sont donc ultra-minoritaires chez eux. Peut-on l’imaginer chez nous ou chez vous, compte tenu de nos xénophobies respectives ? » Si le système fonctionne, c’est aussi parce qu’au moindre pépin, la sanction tombe : le permis de travail est supprimé, et il faut faire ses valises.

Beach party brésilienne

Pas de vols, très peu d’insécurité : les caméras de surveillance sont partout et la police patrouille dans des voitures de sport, sur des carrefours bordés de pelouse anglaise. Ce gazon frais est l’un des signes extérieurs de richesse qu’adorent les autorités du pays, quitte à y consacrer des quantités d’eau, un bien précieux.

Sur Kite Beach, plage publique avec vue imprenable sur l’hôtel futuriste Burj-Al-Arab et la skyline de Jumeirah, des familles émiraties côtoient des émigrés du monde entier.« Je viens ici faire un peu de sport après le travail, raconte Iyad, architecte syrien. Je rencontre sur ce terrain de volley des gens qui gagnent entre 300 et 10 000 dollars par mois, Philippins, Européens, Libanais, etc. » L’un de ses petits jeux favoris, « pas évident », dit-il : deviner la nationalité de chacun sur la terrasse de Salt, un fast food de la plage logé dans une caravane et couru par les connaisseurs.

Pour certains, la fête se résumera à un barbecue entre amis. Pour d’autres, ce sera un dîner au restaurant ou une « beach party » brésilienne avec buffet et DJ, avant les rituels feux d’artifice, qui éclatent dans tous les quartiers le 31 décembre à minuit. Il y en aura pour tous les goûts et toutes les bourses, dans une insouciance qui ferait presque oublier que les eaux bleues de Dubaï, sur le Golfe persique, bordent un monde tourmenté.

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