Au Liban, les réfugiés syriens reprennent le chemin du retour au pays
Les opérations de retours des réfugiés syriens se poursuivent au Liban. Ce lundi, plusieurs centaines d’entre eux ont rejoint Damas. Ces départs sont facilités par la Sûreté générale, en charge des étrangers au Liban. Ils ont désormais lieu tous les quinze jours. Reportage à Bourj Hammoud, dans la banlieue de Beyrouth.
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De notre correspondante à Beyrouth, Laure Stephan
Cela reste une goutte d’eau, comparé au million de réfugiés présent sur le sol libanais. Mais la dynamique est en marche. Ces départs sont un moment de grande émotion, entre joie des retrouvailles et peur de l’incertitude.
Sur le trottoir, devant le centre de la Sûreté générale, à Bourj Hammoud, de grosses valises, des cartons, etc. Ce sont les bagages des réfugiés syriens qui ont décidé de rentrer chez eux. Taref, orignaire de Hama, n’a qu’une mince sacoche. Agé de 24 ans, il était venu au Liban pour fuir le service militaire, mais n’a trouvé aucune opportunité à Beyrouth. « J’ai appris sur les réseaux sociaux qu’on pouvait s’enregistrer pour rentrer en Syrie, et ça m’a intéressé. Je me suis enregistré, et après un peu de temps, la Sûreté générale m’a dit que c’était ok, explique le jeune homme. Ca veut dire qu’il y a eu un accord des autorités syriennes, qu’ils ont fait une enquête sur moi en Syrie. Par ce moyen, on sait si on est considéré comme en règle, ou s’il y a un problème. »
« J’ai peur… »
S’il rentre, Taref espère toujours éviter la conscription. Sur les bancs du centre, où patientent les réfugiés, une majorité de femmes et d’enfants. Des soldats font l’appel. Fatmeh est avec ses deux petits garçons. Son mari reste au Liban, par crainte pour sa sécurité. « Je ne suis jamais repartie en Syrie depuis que j’ai fui. J’ai peur, mais en même temps, j’ai envie de retrouver ma mère qui est déjà rentrée là-bas. Aux enfants, j’ai juste dit : 'on va retrouver votre grand-mère, on va en Syrie, vous allez voir la Syrie, on sera heureux'. Mais j’ai peur qu’il y ait, par exemple, une rechute, et que je sois incapable de protéger les enfants, de fuir avec eux. »
Fatmeh s’émeut, en pensant aux retrouvailles à Damas avec sa sœur qu’elle n’a plus revue depuis sept ans. Mais elle le dit, si elle avait reçu plus d’aide au Liban, elle aurait attendu avant de rentrer. Aux fenêtres des autocars qui démarrent, les hommes qui restent font des adieux émouvants à leur famille.
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