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Turquie / Arabie Saoudite

Affaire Khashoggi: une délégation saoudienne à Istanbul

Alors que la Turquie continue d’enquêter sur la disparition le 2 octobre du journaliste Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite d’Istanbul, une délégation saoudienne est arrivée dans le pays vendredi 12 octobre. Officiellement, cette délégation doit aider à résoudre l’affaire dans le cadre d’un « groupe de travail » turco-saoudien, comme l’a annoncé jeudi 11 Ibrahim Kalin, le porte-parole de la présidence turque. Mais les soupçons qui pèsent sur le régime saoudien sont de plus en plus lourds.

Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi parle lors d'un événément organisé à Londres, le 29 septembre 2018.
Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi parle lors d'un événément organisé à Londres, le 29 septembre 2018. Middle East Monitor/Handout via REUTERS
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Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer

L’arrivée de cette délégation saoudienne en Turquie pourrait laisser penser qu’Ankara et Riyad collaborent dans l’enquête qui doit faire la lumière sur le sort de Jamal Khashoggi. En réalité, comme le montrent les fuites distillées chaque jour par les autorités turques dans les médias locaux et internationaux, Ankara a la conviction que le journaliste a été assassiné dans le consulat saoudien d’Istanbul.

Le Washington Post, auquel collaborait Jamal Khashoggi, affirme que la Turquie détiendrait même des enregistrements audio et vidéo montrant comment le journaliste a été « interrogé, torturé puis tué » à l'intérieur du bâtiment.

En quête de preuves matérielles, les enquêteurs turcs ne sont pas encore entrés dans le consulat. Ils avaient reçu mardi 9 octobre l’autorisation de Riyad, mais il semblerait, selon la presse locale, que Turcs et Saoudiens ne soient pas d’accord sur l’ampleur de la perquisition.

Le procureur général d’Istanbul, chargé de l’enquête, voudrait une fouille minutieuse. En clair, les Turcs voudraient traiter les lieux comme une scène de crime. Les autorités saoudiennes refusent et continuent d’affirmer, sans apporter de preuves, que le journaliste est sorti sain et sauf de leur consulat.


Emmanuel Macron: « Des faits graves, très graves »

Dans un entretien exclusif à RFI et France 24 vendredi 12 octobre dans le cadre du XVIIe Sommet de la Francophonie à Erevan, en Arménie, le président français Emanuel Macron juge l'affaire Khashoggi « très grave ».

DECLARATION

Les faits que vous évoquez sont des faits graves, très graves. Et donc aujourd’hui, j’attends que les vérités et la clarté complète soient établies, mais la France souhaite instamment que tout soit mis en œuvre pour que nous ayons toute la vérité sur cette affaire dont aujourd’hui, les premiers éléments sont pour moi extrêmement inquiétants et de nature profondément grave. [Je n'en ai] pas encore [parlé au prince héritier]. Je n’ai eu de discussion ni avec le président turc, ni avec le prince héritier saoudien, ni avec le roi d’Arabie saoudite sur ce sujet. Je ne manquerai pas de l’avoir dans les prochains jours.

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Pour Emmanuel Macron, les «premiers éléments sont pour extrêmement inquiétants et de nature profondément grave» sur l'affaire Khashoggi

Juliette Rengeval

Les affaires personnelles de Trump avec l'Arabie saoudite

Le Congrès américain fait pression sur la Maison Blanche pour qu’elle enquête et décide d’éventuelles sanctions. Mais Donald Trump qui entretient une relation fructueuse avec le royaume a déclaré ne pas vouloir renoncer à un contrat de 110 milliards de dollars avec le pays. Il faut dire que les liens entre le président et l’Arabie Saoudite datent de bien avant son élection.

Avec notre correspondante à Washington Anne Corpet

« Les Saoudiens je m’entends bien avec eux. Ils m’ont acheté des appartements. » avait déclaré Donald Trump pendant un meeting de campagne en 2015. Et le candidat à la Maison Blanche avait même précisé : « Ils m’ont acheté pour 40 à 50 millions de dollars de biens. Est-ce que je suis censé ne pas les aimer ? Je les apprécie beaucoup ! »

La relation commerciale de Donald Trump avec le royaume remonte aux années 1990. A l’époque, le magnat de l’immobilier new-yorkais rencontrait des difficultés financières. Un prince saoudien avait aidé à le tirer de l’embarras en lui achetant un yacht à 20 millions de dollars et en rachetant une partie de l’hôtel Plazza à New York pour lequel Donald Trump s’était fortement endetté.

Le gouvernement saoudien a par ailleurs acheté en 2001 un appartement à 4,5 millions de dollars à Donald Trump, juste à côté des Nations unies. Après son accession à la Maison Blanche, Donald Trump a continué de profiter de la manne saoudienne. Les lobbyistes de Riyad ont dépensé 270 000 dollars l’année dernière dans l’hôtel Trump de Washington.

Selon le Washington Post, c’est aussi la clientèle saoudienne qui a permis à l’hôtel Trump de New York de renouer avec les bénéfices après deux ans de revenus à la baisse.

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