ONU: Mahmoud Abbas s'en prend à Israël et Benyamin Netanyahu à l'Iran
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas s'est s’exprimé ce 27 septembre lors de l’Assemblée générale de l'ONU pour demander aux Etats-Unis de revenir sur leur décision de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. De son côté, le Premier ministre de l'Etat hébreu, Benyamin Netanyahu, l'a suivi à la tribune pour accuser l'Iran de détenir un entrepôt nucléaire secret.
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Avec notre envoyé spécial à New York, Nicolas Falez
« Jérusalem n'est pas à vendre et les droits des Palestiniens ne se négocient pas », a lancé Mahmoud Abbas avant même de saluer l'assistance à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies, ce 27 septembre.
Le président de l'Autorité palestinienne a d'abord fustigé Israël, multipliant les parallèles avec l'époque de l'apartheid en Afrique du Sud puis il a concentré ses critiques sur les décisions de l'administration Trump qui considère désormais que Jérusalem est la capitale de l'Etat d'Israël entre autres gestes défavorables aux Palestiniens.
Treize millions de Palestiniens vivent dans le monde. Pourquoi nous prive-t-on de ce droit à l'autodétermination ?
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas devant l'Assemblée générale de l'ONU
Les Etats-Unis ne sont plus « médiateurs »
Mahmoud Abbas a appelé le président américain à revenir sur sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israël. « Je lance une fois de plus un appel au président Trump, a-t-il déclaré. Je lui demande de revenir sur ses décisions à propos de Jérusalem, des colonies et des réfugiés. Ces décisions sont contraires au droit international et aux résolutions des Nations unies ».
« Pourquoi cette animosité à l'égard des Palestiniens ? », a encore interrogé le dirigeant avant de demander à tous les pays qui ne l'ont pas encore fait de reconnaître l'Etat de Palestine. Mahmoud Abbas a répété que les Etats-Unis n'étaient plus en position d'être « médiateurs » dans le conflit israélo-palestinien.
1/ Dans son discours à #AGNU , Mahmoud Abbas a répété qu’il n’y aurait pas de paix au Proche-Orient sans un État palestinien avec Jérusalem-Est (incluant les lieux saints) comme capitale. Il accuse les Israéliens de miner le processus de paix basé sur une solution à deux États.
Guilhem Delteil (@GuilhemDelteil) 27 septembre 2018
Le président de l'Autorité palestinienne a également réclamé au président américain de revoir sa décision de réduire le montant de l'aide américaine aux Palestiniens. Les Etats-Unis ont en effet annoncé fin août la fin de leurs versements à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa). Cette agence a cependant obtenu 118 millions de dollars de nouveaux financements pour faire face au retrait des Etats-Unis, son premier contributeur.
Lors de son passage à New York pour cette Assemblée générale des Nations unies, le président américain Donald Trump a assuré que son plan de paix pour le Proche-Orient serait dévoilé dans les prochains mois. Mais ce plan de paix se fait toujours attendre.
Mahmoud Abbas met les choses au clair avec l’administration américaine. Et au moins, il rappelle les mesures prises récemment contre la cause palestinienne.
A Ramallah, des Palestiniens écoutent le discours de Mahmoud Abbas à la tribune des Nations unies
« Entrepôt nucléaire secret » en Iran
Benyamin Netanyahu a pris à son tour la parole devant l'Assemblée générale des Nations unies. Le Premier ministre israélien a rendu un hommage appuyé à Donald Trump après le retrait américain de plusieurs institutions critiquées par Israel, que ce soit l’Unesco, le Conseil des droits de l’homme ou l’Unrwa, l’agence qui vient en aide aux réfugiés palestiniens.
« Le président Trump et l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies Nikki Haley ont cessé de financer l’Unrwa qui ne s’est jamais réformée, qui au lieu de résoudre le problème des réfugiés palestiniens le perpétue, a déclaré Benyamin Netanyahu. Jour après jour, l’administration Trump se dresse contre ce qui est une spécialité ici à l’ONU : calomnier Israël. »
Benyamin Netanyahu a ensuite consacré la majeure partie de son discours à l’Iran. Brandissant un plan de la capitale Téhéran, il a affirmé que son pays avait identifié un entrepôt nucléaire secret dans la capitale iranienne. Il en a même donné l’adresse et les coordonnées satellites.
Il y a quelques mois, le Premier ministre israélien avait présenté des documents présentés comme des archives secrètes du programme nucléaire iranien. Cette fois il parle d’équipements et de matériaux dans un site que la République islamique serait en train de démanteler.
« Ils avaient entreposé au moins 15 conteneurs remplis d’équipements et de matériaux nucléaires, a déclaré Benyamin Netanyahu. C’est énorme. Sachant que l’on peut mettre dans chacun de ces conteneurs 20 tonnes de produits, cela signifie que ce site pouvait abriter jusqu’à 300 tonnes d’équipements et de matériaux nucléaires. 300 tonnes ! »
« Il faut se poser une question, a poursuivi le Premier ministre israélien. Pourquoi l’Iran a-t-il conservé des archives nucléaires secrètes et un entrepôt nucléaire secret ? Et la réponse est simple : s’il ne les a pas détruits, c’est parce qu’il n’a pas abandonné son objectif de fabriquer des armes nucléaires ».
J'ai un message pour les tyrans de Téhéran. Israël sait ce que vous faites et où vous le faites. Nous ne permettrons pas à un régime qui appelle à notre destruction de développer des armes nucléaires
A la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, le nouveau «show» Netanyahu contre l'Iran
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