Accéder au contenu principal
Turquie / Syrie

[Reportage] Réfugiées en Turquie, des familles syriennes ont revu leurs maisons

A l’occasion de fêtes religieuses, de manière exceptionnelle, des réfugiés syriens qui vivent en Turquie ont été autorisés à retourner quelques jours chez eux. Ils ont pu revoir leur famille et ce qu’il reste de leurs biens. Ils témoignent à leur retour, d’une situation très difficile sur place, notamment dans la région d’Idleb.

Plusieurs familles de réfugiés syriens en Turquie ont pu se rendre dans leur maison d'Idleb et de la région. De retour au poste-frontière de Cilvegözü, ils témoignent de ce qu'ils ont vu.
Plusieurs familles de réfugiés syriens en Turquie ont pu se rendre dans leur maison d'Idleb et de la région. De retour au poste-frontière de Cilvegözü, ils témoignent de ce qu'ils ont vu. Murielle Paradon/RFI
Publicité

Avec nos envoyés spéciaux à CilvegözüMurielle Paradon et Richard Riffonneau

Le minibus vient de franchir le poste-frontière de Cilvegözü. Des familles entières en sortent, revenant d’un voyage éprouvant en Syrie.

Fatima, une vieille dame voilée de noir, cigarette à la bouche, fait une pause, assise à même le sol. Elle raconte être retournée quelques jours dans son village près de Idlib. « Un avion du régime d’Assad a détruit ma maison. Il ne reste plus rien, j’ai perdu toutes mes affaires, bien sûr je suis triste », raconte-t-elle.

Mohammed Ali Mustafa tient son bébé dans les bras. Il vient aussi de la région d’Idlib, de Khan Cheikhoun, cette ville touchée par une attaque chimique l’an dernier. Il y a quelques jours encore, elle subissait les bombardements du régime syrien et de son allié russe. « Avec les bombardements, il y a eu beaucoup de morts dans ma famille », dit-il. Ceux qui restent se sont déplacés près de la frontière turque, dans le camp de réfugiés d’Atme. Et il témoigne de conditions de vie très difficiles : « Ce n’est pas une vie ! Il y a bien un peu de terre à cultiver mais à part ça, pas de travail, rien. »

Les bombardements sur la région Idleb, frontalière de la Turquie, se sont calmés après un accord intervenu entre Ankara et Moscou le 17 septembre. Les Turcs, qui soutiennent les rebelles à Idleb, et les Russes, alliés au régime syrien, se sont mis d’accord sur une zone de démilitarisation. Une offensive massive contre cette dernière poche insurgée, peuplée de groupes rebelles et de jihadistes mais aussi de plus de trois millions de civils, a été évitée, provisoirement en tous cas.

Colère, tristesse, amertume animent les réfugiés à leur retour de Syrie, où ils ont constaté les dégâts causés par les bombardements.
Colère, tristesse, amertume animent les réfugiés à leur retour de Syrie, où ils ont constaté les dégâts causés par les bombardements. Murielle Paradon/RFI

→ RELIRE : Idleb: des négociations et des bombes

Mohammed Ali Mustafa, lui, n’est pas très optimiste pour l’avenir. S’il dit ne pas avoir de problème avec les groupes rebelles autour de Khan Cheikhoun, il n’a aucune confiance dans le régime. Tant que Bachar el-Assad restera au pouvoir, assure-t-il, lui et sa famille resteront en exil en Turquie.

« Bachar el-Assad ? Tout est de sa faute, les enfants ont perdu leurs parents à cause d’Assad ! », peste Ali Feleyah, un jeune homme originaire d’Alep et qui vit depuis trois ans en Turquie. Il a pu lui aussi revenir quelques jours dans son village, en zone rebelle, en passant les contrôles des groupes armés. Lui-même se présente comme un ancien combattant et montre des traces de blessures au visage.

Le jeune homme en veut au régime et à ses alliés, les membres du Hezbollah libanais qui selon lui, occupent les maisons des Syriens, à Alep, la grande ville frontalière de la région d’Idlib, reprise par le régime en 2016. « Sans les chiites, l’Iran, le Hezbollah et les Russes, Bachar el-Assad ne se maintiendrait pas au pouvoir », assure-t-il.

 

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.