Yémen: l'ONU souhaite une négociation sur un gouvernement de transition
Un accord sur un gouvernement de transition et le désarmement des combattants seront au menu des discussions prévues en septembre entre les acteurs du conflit au Yémen. C'est ce qu'a annoncé ce samedi 11 août l'émissaire spécial de l'ONU pour le pays, Martin Griffiths.
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Cela fait quatre ans que l'ONU tente de trouver une issue au conflit qui a causé la mort de près de 10 000 personnes au Yémen, entraînant une crise humanitaire sans précédent dans le pays. Cette fois, Martin Griffiths espère bien voir aboutir les consultations qui débutent le 6 septembre à Genève et qui doivent conduire à des négociations directes.
« Nous allons en premier lieu tenter de parvenir à un accord entre le gouvernement yéménite et les Houthis sur les questions essentielles de fin de la guerre et d'un gouvernement d'unité nationale auquel tout le monde participe », a déclaré l'émissaire spécial de l'ONU dans un entretien publié ce samedi dans le journal saoudien Asharq al-Awsat.
Mais pour Martin Griffiths, la fin du conflit se fera seulement si « un accord signé » est mis en place, prévoyant « une phase de transition politique sous un gouvernement d'union nationale et la mise en place de dispositions sécuritaires pour le retrait et le désarmement de tous les groupes armés au Yémen ».
Pour l'instant, les démarches menées par Martin Griffiths ont évité une attaque de la coalition contre le port d'Hodeïda tenu par les rebelles houthis et principal point d'entrée de l'aide humanitaire dans le pays.
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Asharq Al-Awsat English (@aawsat_eng) 11 août 2018
L'ONU réclame une « enquête crédible » sur un raid meurtrier
Vendredi, l'ambassadrice britannique à l'ONU, Karen Pierce, qui préside le Conseil de sécurité, a quant à elle fait part de sa « grande préoccupation » et appelé à « une enquête crédible et transparente », suite au raid aérien attribué à la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, qui a tué au moins 29 enfants au Yémen.
Plus tôt vendredi, la coalition a annoncé l'ouverture d'une enquête sur le raid. Le Conseil de sécurité n'a pas ordonné le lancement d'une enquête séparée, mais « va maintenant discuter avec l'ONU et d'autres pour voir comment l'enquête peut avancer au mieux », a précisé Mme Pierce.
Une position critiquée par l'ONG Human Rights Watch (HRW), qui aurait souhaité que le Conseil demande l'ouverture d'une enquête indépendante. « La triste vérité est que l'on a donné aux Saoudiens l'opportunité d'enquêter eux-mêmes et les résultats sont risibles », a commenté Akshaya Kumar, directrice adjointe de HRW pour l'ONU.
On a déjà vu les enquêtes menées par la coalition, qui a blanchi l'écrasante majorité des bombardements par la coalition, avec des démentis que ce soit "ça n'était pas la coalition", ou qu'il s'agissait bien d'une "cible militaire", ou qu'il y avait une "erreur technique", mais en majeure partie c'était des enquêtes bidon.
Eric Goldstein, directeur adjoint de Human Rights Watch au Moyen-Orient
(Avec AFP et Reuters)
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