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Liban

Les Libanais aux urnes pour les premières législatives depuis neuf ans

Plus de 3,7 millions d'électeurs sont appelés aux urnes, ce dimanche 6 mai au Liban, pour élire 128 députés, à égalité entre musulmans et chrétiens, neuf ans après le dernier scrutin législatif et trois prorogations controversées du mandat de la Chambre. La guerre en Syrie et l'absence de consensus sur la loi électorale n'ont cessé de retarder le scrutin.

Un électeur en train de voter dans la ville de Sidon au Liban, le 6 mai 2018.
Un électeur en train de voter dans la ville de Sidon au Liban, le 6 mai 2018. REUTERS/Ali Hashisho
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A Beyrouth, les électeurs étaient peu nombreux ce dimanche matin, à l'ouverture du bureau de vote visité par notre envoyée spéciale, Murielle Paradon. Un bureau très sécurisé : pas moins de 24 policiers sont présents dans l’école, et l’armée à l’extérieur patrouille rappelant que le Liban, qui a vécu de nombreuses périodes d’instabilité, a été frappé ces dernières années par les attentats.

Malgré ce départ timide, les experts en questions électorales s’attendent à une affluence record, dans un pays où le taux de participation dépasse rarement les 53 %. Celle-ci serait due au mode de scrutin proportionnel, appliqué pour la première fois, et qui élargit les perspectives de percées pour les indépendants et les mouvements de la société civile.

L'une des nouveautés de ce scrutin, c'est en effet l'apparition de listes indépendantes. Dans la circonscription où se trouve l'envoyée spéciale de RFI, il y  en a sept sur les neuf proposées.

De l’espoir pour les candidats indépendants

Ces nouvelles têtes sont souvent issues de la société civile, elles ont pu se présenter car le scrutin législatif est désormais à la proportionnelle et les petits candidats ont une chance d’être élus, même si les partis traditionnels devraient restés majoritaires au Parlement.

Certains électeurs mettent en tout cas beaucoup d’espoirs dans ces nouveaux candidats. Ils ont envie de changement dans un Liban où la corruption, le clientélisme sont souvent dénoncés. Les défis économiques sont aussi nombreux. « Il faut de l’emploi pour nos jeunes », martèle une personne âgée.

ANALYSE

Les médias devaient être une opportunité pour les nouveaux candidats. Ce n'est pas le cas...

00:54

Layal Bahnam

Murielle Paradon

Une élection sous influences…

Ces élections comportent également des enjeux géopolitiques et économiques importants car derrière la rivalité entre des partis libanais se cachent un conflit d’influence entre l’Iran et l’Arabie saoudite, analyse notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.

Pour le Hezbollah pro-iranien, l’objectif est de réaffirmer et de consolider sa légitimité populaire à un moment où les tensions régionales montent dangereusement entre l’Iran d’un côté, les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et Israël de l’autre. Le parti chiite veut se constituer un filet protecteur dépassant les clivages communautaires pour éviter toute tentative d’isolement politique.

Le Premier ministre pro-saoudien Saad Hariri veut, pour sa part, réaffirmer son leadership sunnite en constituant le plus important bloc parlementaire de cette communauté. Il restera alors le candidat naturel au poste de Premier ministre et pourra mettre en œuvre les recommandations de la communauté internationale, qui vient juste de promettre à la conférence Cedre, à Paris, le 6 avril, 11 milliards de dollars d’aide au Liban, essentiellement sous forme de prêts.

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