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Syrie / France

Pourquoi la France renforce sa présence en Syrie?

Des soldats des forces spéciales françaises ont été envoyés en renfort en Syrie ces deux dernières semaines, a révélé le ministre américain de la Défense Jim Mattis jeudi 26 avril. Officiellement, en dépit de la reconquête des sanctuaires de Daech, la France reste en Syrie pour poursuivre sa lutte contre l'organisation Etat islamique.

La France aurait envoyé des forces spéciales en renfort des Forces démocratiques syriennes (ici sur la photo en octobre 2017).
La France aurait envoyé des forces spéciales en renfort des Forces démocratiques syriennes (ici sur la photo en octobre 2017). REUTERS/Rodi Said
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« Les Français nous ont renforcés en Syrie avec des forces spéciales au cours des deux dernières semaines », a indiqué Jim Mattis devant le Congrès américain jeudi. Le chef du Pentagone confirmait ainsi des informations de presse que le gouvernement français, généralement très discret sur l'utilisation de ses forces spéciales, n'a jamais souhaité accréditer.

Après la défaite territoriale du groupe Etat islamique, le rôle des soldats des forces spéciales françaises pourrait davantage s'orienter vers des missions de recueil de renseignements et d’assistance auprès du partenaire kurde, afin de marquer discrètement la présence de la France et signifier aux protagonistes les limites à ne pas franchir. Car en première ligne, les factions armées issues de la guerre civile syrienne ont laissé place, de manière de plus en plus évidente, à des Etats puissants, poussant leurs pions aux Moyen-Orient.

Depuis 2014, ces commandos sont dans la région pour lutter contre Daech, accompagnant les forces kurdes jusqu'à Raqqa fin 2017, mais leur mission a du s'adapter à un nouveau contexte : la chute des derniers sanctuaires de l'organisation de l'Etat islamique, l'intervention turque dans le Nord et la poursuite de la reconquête territoriale conduite par l'armée syrienne et son allié russe autour de Damas notamment.

Officiellement, la France poursuit son intervention dans le cadre de la coalition anti-terroriste. « La bataille contre Daech va se poursuivre jusqu'à son terme », a rappelé jeudi Emmanuel Macron en clôture de la conférence de Paris sur la lutte contre le financement du terrorisme. En décembre 2017, le président français prédisait toutefois la fin des opérations militaires contre le groupe EI pour février 2018. A cette époque, environ 200 forces spéciales opéraient en Syrie et en Irak.

Changement de contexte en Syrie, mais poursuite de la mission

De fait sur le terrain, selon les bilans fournis par l'état-major, cela fait plusieurs semaines que les avions français basés dans la région n'ont plus mené une frappe contre l'EI en Syrie, même si les survols se poursuivent.

L'état-major précise que les objectifs restent inchangés : « défaire les dernières poches terroristes en Syrie », principalement dans la vallée de l'Euphrate, à l'est du pays, dans les secteurs d'al-Dashisha et Hajin. Cela dit, ces derniers temps, c'est plutôt dans le nord de la Syrie que la présence française a été révélée. Début avril, une agence d'information turque évoquait 200 Américains et 75 Français dans la région.

Au printemps, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait vivement critiqué l'offensive turque dans la zone d'Afrin. « Une action en profondeur absolument injustifiée contre les forces kurdes alliées de longue date de la France dans la région », avait dénoncé le chef de la diplomatie. « L'intervention turque dans l'enclave kurde d'Afrin a offert à l'EI une fenêtre pour commencer à se reconstituer dans certains secteurs », déplorait pour sa part récemment le département d'Etat américain.

Début avril, quelques éléments des forces spéciales françaises auraient été aperçus dans la région de Manbij, base arrière des FDS. « La France va renforcer son dispositif militaire à Manbij », avait d'ailleurs affirmé fin mars un représentant d'une délégation kurde reçue à Paris par Emmanuel Macron.

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