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Irak / Terrorisme

Irak: le calvaire des femmes suspectées de liens avec l’Etat islamique

En Irak, les femmes et les enfants soupçonnés d'avoir été en lien avec l'organisation Etat islamique sont aujourd'hui encore victimes de châtiments collectifs, d'exploitation sexuelle, enfermés dans des camps de déplacés, privés d'aide humanitaire. Leurs maris, leurs fils ont souvent disparu, arrêtés de façon arbitraire lorsque la famille fuyait les zones sous contrôle des jihadistes. Amnesty international publie ce mardi 17 avril les résultats d'une nouvelle enquête réalisée auprès de ces familles; l'ONG interpelle les autorités et l’ONU : il n'y aura pas de paix durable si les droits les plus élémentaires de ces familles ne sont pas rétablis.

Des femmes et des enfants irakiens dans un camp de réfugiés à Hammam al-Alil à l'ouest de Mossoul, avril 2017. (Image d'illustration)
Des femmes et des enfants irakiens dans un camp de réfugiés à Hammam al-Alil à l'ouest de Mossoul, avril 2017. (Image d'illustration) CHRISTOPHE SIMON / AFP
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Dans un rapport intitulé « Les condamnés: femmes et enfants isolés, coincés et exploités en Irak », l'organisation des droits de l'homme révèle avoir enquêté dans huit camps de déplacés.

L'enquête montre par exemple que les femmes sont souvent privées de papiers d'identité et rejetées pas leur communauté d'origine, c'est ce qu'explique Lynn Maalouf, directrice de recherches Moyen Orient d'Amnesty. « Soit ces femmes se voient confisquer leurs papiers d’identité, tout simplement par les autorités des camps, soit alors elles les ont perdus en prenant la fuite lors des combats. Ces femmes-là aujourd’hui, elles nous ont toutes fait état de problèmes pour pouvoir renouveler leurs papiers. Ce qui fait que, même si on leur permet de sortir des camps, elles vont devoir passer par les checkpoints, et sans leurs papiers d’identité, elles ne pourront plus arriver là où elles voudraient arriver, vers leur région d’origine, si c’était leur destination. »

L’effet boomerang

Il y a d’autres problèmes aussi pour celles qui arrivent à sortir des camps de déplacés et qui voudraient revenir chez elles. « Il y a des actes de vengeance, il y a beaucoup de cas où des maisons sont détruites, des familles qui sont stigmatisées, il y a même des décisions au niveau des autorités tribales comme quoi les femmes ne peuvent rentrer que si elles se remarient, ou alors que les femmes et leurs filles ont le droit de rentrer, mais pas les fils, poursuit Lynn Maalouf. C’est un effet boomerang : des familles qui essaient de sortir des camps de déplacés pour retrouver leur maison, mais qui se voient revenir dans les camps parce qu’elles ont trouvé qu’il n’y avait pas de possibilité de rester dans leur communauté ».

Bagdad a déclaré en décembre la « victoire » contre le groupe Etat islamique (EI), dont le « califat » autoproclamé s'étendait depuis 2014 à cheval sur la Syrie et l'Irak.

 

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