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Iran

Iran: elle enlève son foulard, deux ans de prison

La journée internationale des droits de la femme est marquée en Iran par un durcissement des autorités, qui ont condamné à deux ans de prison une femme qui avait enlevé son foulard dans le centre de Téhéran pour protester contre l’obligation de porter le voile islamique.

Une Iranienne ayant ôté son foulard en public a été condamnée à 24 mois de prison, dont 3 fermes. Illustration: femmes iraniennes dans une rue de Téhéran, février 2018.
Une Iranienne ayant ôté son foulard en public a été condamnée à 24 mois de prison, dont 3 fermes. Illustration: femmes iraniennes dans une rue de Téhéran, février 2018. ATTA KENARE / AFP
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De notre correspondant à Téhéran,

Le procureur général de Téhéran a annoncé la condamnation de cette Iranienne sans donner son identité. Abbas Jafari Dolatabadi a affirmé que l’une des femmes qui avaient enlevé son voile par geste de défiance a été condamnée à deux ans de prison, doit trois mois ferme. Il a critiqué la décision du tribunal d’accorder le sursis pour les 21 autres mois et a annoncé que le parquet allait demander que la peine d’emprisonnement soit totalement appliquée.

Depuis début janvier, une trentaine de femmes ont été arrêtées pour avoir enlevé en public leur foulard afin de protester contre l’obligation de porter le voile. La plupart ont été libérées sous caution, mais sont toujours poursuivies par la justice. Elles n’ont pas été forcément très nombreuses à adhérer à ce mouvement de protestation. Quelques dizaines ont protesté depuis début janvier. Dans la plupart des cas, selon les vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux, elles étaient seules.

Enlever son foulard, un geste interdit depuis 1979

La loi en vigueur en Iran depuis la révolution islamique de 1979 impose aux femmes, Iraniennes ou étrangères, et quelle que soit leur religion ou croyance, de sortir tête voilée et le corps couvert d'un vêtement ample plus ou moins long. Toutefois, le zèle de la police des mœurs sur ce sujet a nettement diminué depuis une vingtaine d'années et un nombre croissant d'Iraniennes, à Téhéran et dans d'autres grandes villes du pays, laissent apparaître nettement leur chevelure.

Dans certains quartiers de la capitale, on voit régulièrement des femmes conduire leur voiture avec leur voile tombé sur les épaules. Mais le procureur de Téhéran a affirmé que les autorités n’allaient plus tolérer ces comportements et que les voitures des conductrices qui ne respectent pas le voile islamique seraient immobilisées.

Pour lui, une certaine « tolérance » est possible vis-à-vis des femmes qui portent le voile de manière relâchée, comme c’est le cas actuellement dans les grandes villes, mais il n’est pas question de tolérer un mouvement de protestation politique contre le voile islamique.

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