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Israël

Israël: Netanyahu, fragilisé au coeur d'une affaire politico-judiciaire

Benyamin Netanyahu l'assure : sa coalition est stable. Au lendemain de la publication des conclusions de la police dans deux enquêtes le concernant, le Premier ministre israélien rejette une fois encore toute perspective d'élection anticipée. Les enquêteurs préconisent une mise en examen du chef du gouvernement pour corruption, fraude et abus de confiance dans deux affaires distinctes. Depuis mardi soir, les appels à la démission se multiplient dans les rangs de l'opposition. Mais Benyamin Netanyahu dénonce, lui, une enquête « telle un fromage suisse, pleine de trous » et il attaque particulièrement l'un de ses principaux opposants devenu témoin à charge.

Le Premier ministre israélien au coeur d'une tempête politico-judiciaire ce mercredi matin à Tel Aviv, le 14 février 2018.
Le Premier ministre israélien au coeur d'une tempête politico-judiciaire ce mercredi matin à Tel Aviv, le 14 février 2018. REUTERS/Nir Elias
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Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil

C'est l'une des révélations de la publication de l'enquête de la police. L'un des témoins sur lesquels elle s'est appuyée est le chef de Yesh Atid, le parti de centre-droit. Un homme qui, dans les sondages, apparaît comme l'un des plus sérieux concurrents à Benyamin Netanyahu. Mais Yaïr Lapid n'a pas toujours été opposant au Premier ministre. Dans le précédent gouvernement, il détenait le portefeuille des Finances. Et c'est en cette qualité que la police s'est intéressée à lui.

Car aux yeux des enquêteurs, Benyamin Netanyahu aurait cherché à remercier les hommes d'affaires qui lui ont fait de coûteux cadeaux. Il aurait notamment demandé à Yaïr Lapid de faire passer une loi élargissant les exonérations d'impôts pour les Israéliens revenant d'expatriation. Ce texte aurait permis à Arnon Milchan, l'un des hommes d'affaires concernés, d'économiser plus de 250 000 euros. Yaïr Lapid dit avoir subi des pressions mais s'être opposé à ce projet.

Ce témoignage de celui qui affirme être prêt à devenir Premier ministre lui vaut d'être attaqué par le parti du chef du gouvernement. La ministre de la Culture l'accuse ainsi de vouloir « renverser » l'exécutif « de manière non-démocratique ». Yaïr Lapid, lui, affirme n'avoir fait que se comporter comme un citoyen « respectueux de l'Etat de droit ».

« Netanyahu s’accroche »

Sur le plan judiciaire, la prochaine étape sera la décision du procureur général de mettre ou non Benyamin Netanyahu en examen, mais cela prendra du temps. « Il faudra plusieurs mois avant que le parquet prenne sa décision. Et c’est ça qui, évidemment, est beaucoup plus important, souligne Claude Klein, professeur de droit à l'Université de Jérusalem. Pour l’instant, il n’y a qu’une recommandation de la police, mais il faut attendre quelques mois pour qu’une décision définitive de traduction devant les tribunaux ou non soit prise. »

En attendant, la situation reste compliquée pour le Premier ministre israélien. « M. Netanyahu s’accroche et je pense pouvoir dire qu’il va s’accrocher, prédit le chercheur. Ce qui comptait pour lui, c’est que les membres de sa coalition ne le lâchent pas. Certains ont fait des déclarations pas trop claires, mais en tout cas on a dit : "il est toujours présumé innocent". Il n’y a pas encore de décision, et donc c’est ce que M. Netanyahu voulait entendre. Il a sa majorité à la Knesset, donc il peut continuer à diriger. »

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