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Jordanie

Jordanie: les employés de l'UNRWA en colère

Le personnel de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens de Jordanie  proteste et menace de faire grève.  L'agence onusienne qui vient en aide à cinq millions de Palestiniens réfugiés dans les pays du Moyen-Orient traverse une grave crise financière. Il manque 250 millions d'euros dans les caisses de l'organisme depuis les récentes coupes budgétaires américaines.

Des réfugiées palestiniennes manifestent à Amman contre les menaces de suspension des services du programme d'éducation de l'UNRWA (photo d'illustration).
Des réfugiées palestiniennes manifestent à Amman contre les menaces de suspension des services du programme d'éducation de l'UNRWA (photo d'illustration). AFP PHOTO / KHALIL MAZRAAWI
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De notre correspondant à Amman,

Les Etats-Unis sont les principaux contributeurs de l'UNRWA, cette agence qui vient en aide aux réfugiés palestiniens. Le mois dernier, ils n’ont versé que 60 millions de dollars au budget de l’agence sur les 125 millions promis. Le personnel s’inquiète donc. Cette agence fait fonctionner 700 écoles qui scolarisent 500 000 enfants palestiniens. L’agence emploie aussi des médecins, des infirmières, des personnels administratifs. Elle vient en aide à des millions de Palestiniens depuis 70 ans et son existence est menacée, disent les employés. Le commissaire général de l’agence met en garde contre le risque de déstabilisation de la région si des centaines de milliers de Palestiniens ne sont plus soutenus sur le plan humanitaire.

Un mandat humanitaire politisé

Ces employés dénoncent une sorte de chantage du président américain Donald Trump qui avait dit le mois dernier qu’il n’y aurait plus de contributions au budget de l’agence si les Palestiniens ne revenaient pas à la table des négociations. Or, les Palestiniens refusent de négocier avec les Etats-Unis depuis que Donald Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël. Les employés de l’agence trouvent scandaleux que l’on menace de couper l’aide humanitaire à des réfugiés pour des raisons de politique internationale. Ils ont le sentiment que Donald Trump instrumentalise la détresse des réfugiés à des fins purement politiques.

L'agence en quête de donateurs

Pour contrer la décision américaine de réduire ses financements, cet office des Nations-Unis pour les réfugiés palestiniens a lancé un appel aux contributions. L'UNRWA cherche 800 millions de dollars. Dix pays ont promis de contribuer de manière plus importante: la Norvège, la Suisse, la Belgique par exemple, mais aussi le Koweït. Pour le moment, les activités de l’agence ne sont pas suspendues. Mais en Jordanie, les coupes budgétaires ont déjà un impact : dans un camp palestinien au nord du pays, les détritus s’amoncellent, faute de ramassage parce que l’agence ne peut plus employer suffisamment de personnel pour ramasser les poubelles dans ce camp.

L'UNRWA essuie des critiques du côté israélien et palestinien

Cette agence des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens, fait l’objet de nombreuses critiques, des critiques de tout bord. Israël considère que l’agence abrite des terroristes. Israël accuse également l’agence de nourrir, sur le long terme, le sentiment anti-israélien en faisant gonfler la population de réfugiés palestiniens puisque les descendants des réfugiés peuvent eux aussi bénéficier du statut de réfugié. Côté palestinien, l’agence est souvent considérée, à l’inverse, comme pro-israélienne. En Jordanie, par exemple, l’allègement des programmes d’histoire dans les écoles soutenues par l’agence est considéré comme une manière de faire oublier la cause palestinienne aux jeunes générations et de faire plaisir, en définitive, à Israël.

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