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Syrie

Turquie: à Kilis, sous les tirs de roquettes kurdes [Reportage]

Au 14ème jour de l’opération «Rameau d’olivier» que mène la Turquie contre l’enclave syrienne d’Afrine, deux personnes ont été tuées, hier vendredi, et seize autres blessés dans des tirs de roquettes en provenance du nord de la Syrie sur la ville frontalière turque de Reyhanli. Le Premier ministre turc Binali Yildrim a affirmé que 82 roquettes ont ainsi déjà été tirées sur les villes frontalières turques depuis le début de l’offensive. [Reportage]

Un policier sécurise un site après des tirs de roquette en provenance de Syrie à Kilis, ville frontalière entre la Turquie et la Syrie, le 1er février 2018.
Un policier sécurise un site après des tirs de roquette en provenance de Syrie à Kilis, ville frontalière entre la Turquie et la Syrie, le 1er février 2018. REUTERS/Osman Orsal
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avec les envoyés spéciaux de MC-Doualiya à Kilis, Tarek Kai et Manu Pochez

La mosquée des industries, à la frontière turco-syrienne, n’a pas perdu de sa fréquentation en ce jour de prière. Comme tous les vendredis, de nombreux fidèles sont venus entendre le prêche hebdomadaire. Mais beaucoup ont du mal à cacher leur inquiétude face aux roquettes qui continuent à tomber sur la ville de Kilis.

Pour ce fervent sympathisant de l’armée turque, les combattants kurdes du YPG sont de véritables terroristes. « Ils lancent leurs roquettes sur Kilis tellement ils ont peur. Ils ne combattent pas l’armée turque, mais le peuple turc. Notre armée est en Syrie. Pourquoi ils combattent le peuple ? Qu’ils affrontent l’armée ! », s'indigne t-il.

Mohamed tient une boutique en face de la mosquée. Les répercussions tant économiques que sécuritaires de ce nouveau conflit, se font déjà sentir, selon lui. « Les derniers développements ont un écho très négatif sur notre travail et sur les habitants de Kilis qui fuient les roquettes. Je dors tous les soirs tout habillé. Nous ne savons pas quand les roquettes tomberont et quand il faudra prendre la fuite ».

Ces roquettes qui tombent en Turquie, c’est ce qui semble légitimer aux yeux de certains l’opération « Rameau d’olivier », censée selon les autorités d’Ankara, sécuriser la frontière turque et éliminer les groupes terroristes.

Ils lancent leurs roquettes sur Kilis tellement ils ont peur. Ils ne combattent pas l’armée turque, mais le peuple turc. Notre armée est en Syrie. Pourquoi ils combattent le peuple ? Qu’ils affrontent l’armée !

01:15

Kilis sous le feu des roquettes

Tarek KaiManu Pochez

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