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Arabie Saoudite

L’Arabie saoudite va autoriser les salles de cinéma

A partir de début 2018, l’Arabie saoudite va lever l’interdiction d’ouvrir des salles de cinéma, en vigueur depuis plus de 35 ans. L’annonce a été faite lundi 11 décembre par le ministère de la Culture du royaume.

Des femmes saoudiennes assistent, le 20 octobre 2017, à une compétition de courts-métrages organisée à Riyad (photo d'illustration).
Des femmes saoudiennes assistent, le 20 octobre 2017, à une compétition de courts-métrages organisée à Riyad (photo d'illustration). FAYEZ NURELDINE / AFP
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Après plus de 35 ans d’interdiction, les salles de cinéma vont de nouveau être autorisées en Arabie saoudite, à partir de début 2018. Les autorités vont débuter dès à présent la délivrance de permis d’exploitation, a annoncé ce lundi le ministère de la Culture. « C'est un moment clé dans le développement de l'économie culturelle dans le pays », commente le ministre de la Culture Awad al-Awad dans un communiqué.

Cette annonce intervient dans le cadre d’un plan de réformes économiques et sociales soutenu par le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui a notamment mené à l’autorisation de la conduite automobile pour les femmes, qui doit rentrer en vigueur en juin 2018.

Le ministère précise que les premières salles devraient ouvrir en mars et espère accueillir dans le royaume 300 cinémas avec quelque 2 000 écrans d’ici à 2030. Une industrie dont les autorités estiment qu’elles vont créer 30 000 emplois dans le même temps.

En janvier, le mufti d'Arabie saoudite s'était insurgé contre la possible ouverture de salles de cinéma, affirmant qu'elles seraient sources de « dépravation » car elles favorisent la mixité.

Même si les salles étaient interdites, le cinéma saoudien commence à être reconnu internationalement. La réalisatrice saoudienne Haifaa al-Mansour, connue notamment pour le film Wadjda, a d’ailleurs réagi avec enthousiasme à l’annonce sur Twitter.

La joie d'un cinéphile

Cette annonce fait la joie des cinéphiles du royaume. Fahad al-Yahya est psychiatre à Riyad. Il se souvient d'un temps où le cinéma n'était pas encore interdit en Arabie saoudite. « Il y avait quelques cinémas rudimentaires, un grand espace en plein air, un grand écran. Et ce n'était vraiment pas cher : 1 ou 2 ryals par personne... »

Dans les années 80, le royaume connait une période de durcissement religieux : la musique, le cinéma disparaissent du paysage. Et c'est pendant ses études en Egypte que notre cinéphile saoudien laisse libre court à sa passion. « Je me souviens, au Caire, j'allais voir des films avec Jean-Paul Belmondo ou avec Jean-Louis Trintignant… », se remémore-t-il.

Après des décennies de cassettes vidéos et de visionnage sur internet, Fahad al-Yahya est désormais impatient de s'asseoir dans une salle de cinéma dans son pays, même s'il sait que les plus conservateurs vont grincer des dents.

« Ils vont dire "oh mon Dieu il va y avoir beaucoup d'indécence ou de sexe", tout ce qui n'est pas acceptable dans notre société. Mais c'est faux. C'est comme la peinture ou la poésie. On peut y trouver beaucoup de choses décentes ou indécentes. »

Le cinéphile pense que les futures salles de cinéma comprendront une section familiale et une autre réservée aux hommes seuls. Afin de respecter la séparation des sexes en vigueur dans l'espace public en Arabie saoudite.

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