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Syrie

Syrie: quel avenir pour Raqqa, ville libérée de l'EI mais détruite à 80%

Raqqa, la capitale auto-proclamée du groupe Etat islamique, est tombée, mardi, après une longue et dure bataille, qui a commencé le 8 juin dernier. Les combats ont fait, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, 3250 morts, dont 1130 civils et quelque 270 000 personnes qui ont fui la ville et sa région ont toujours «un besoin critique d'aide et les camps sont pleins à craquer», affirme la directrice de Save the Children pour la Syrie, Sonia Khush, dans un communiqué. Raqqa est libérée du joug des jihadistes mais l’avenir de la ville est plus incertain que jamais.

Char des Forces démocratiques syriennes au milieu des ruines de Raqqa, mardi 17 octobre: la reconstruction de la ville sera compliquée.
Char des Forces démocratiques syriennes au milieu des ruines de Raqqa, mardi 17 octobre: la reconstruction de la ville sera compliquée. REUTERS/Erik De Castro
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avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Les défis sont effectivement énormes. Près de quatre mois de combats, de bombardements et de raids aériens ont transformé en tas de ruines cette ville prospère de 220 000 habitants, avant la guerre en 2011. Raqqa est détruite à 80%, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Presque aucun bâtiment n’a été épargné. Les infrastructures ont été détruites, il n’y a plus ni d’eau ni d’électricité.

Comment reconstruire Raqqa ?

La dernière bataille a d’ailleurs eu lieu dans la nuit de lundi à mardi dans l’Hôpital national, le plus grand de la ville, où 22 jihadistes étrangers ont été tués, selon des sources kurdes des Forces démocratiques syriennes, soutenues par Washington. La ville est inhabitable en l’état actuel et la réhabilitation des services de bases nécessite des mois de travaux et d’importants moyens financiers.

Et ce n’est pas le gouvernement syrien qui va reconstruire cette ville qui échappe à son contrôle. Des médias syriens proches de l’opposition ont fait état, mardi, d’une visite de l'envoyé américain auprès de la coalition internationale, Brett McGurk, dans la ville de Aïn Issa, au nord de Raqqa. Il était accompagné du ministre saoudien Thamer al-Sabhane. L’objet de cette visite était, justement, de discuter de la reconstruction de l’ex-capitale autoproclamée de l’EI.

Défi défi politique aussi: qui va administrer Raqqa?

Cette ville, dont l’écrasante majorité des habitants est arabe, a été libérée par des milices kurdes. Les Arabes accepteront difficilement d’être administrés par des Kurdes. Et ces derniers, qui ont payé un lourd tribut pour la libération –près de 500 morts- voudront recevoir des dividendes politiques en contrepartie de leurs sacrifices.

Un « Conseil civil », composé de notables, de chefs tribaux et de représentants de l’opposition, formé sous l’égide de la coalition internationale, est censé gérer Raqqa. Mais cette structure risque fort d’être handicapée, dès le départ, par les contradictions entre les Arabes et les Kurdes.

17:36

Ecoutez notre édition spéciale [8h10-8h30]

Arnaud Pontus

RFI en édition spéciale (8h-8h30 heure de Paris) avec la participation de Michel Duclos, ancien ambassadeur de France en Syrie, Gérard Chaliand, géopoliticien, spécialiste de l’étude des guerres et des conflits armés internationaux, auteur de Terrorisme et politiquez (CNRS éditions) et Pourquoi perd-on la guerre ? (Odile Jacob) et de Romain Caillet, chercheur à l'Institut Français du Proche-Orient (IFPO), spécialiste des questions liées à l'islamisme radical, co-auteur de Le combat vous été prescrit (Stock à paraître le 25 octobre 2017) .

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