Ramallah: la mobilisation pour les détenus palestiniens tourne à l’affrontement
De violents heurts ont opposé des centaines de manifestants à l'armée israélienne ce jeudi 11 mai près de Ramallah lors d'une journée de mobilisation en soutien aux détenus palestiniens, alors que plusieurs centaines d’entre eux, menés par Marwan Barghouti, poursuivent une grève de la faim.
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Pierres et frondes à la main, 200 à 300 Palestiniens s'approchent par petits groupes des soldats israéliens qui ripostent par des tirs de balles en caoutchouc. Malgré les blessés qui tombent autour d'elle, Leila Muhammad s'avance vers des pneus enflammés marquant une ligne de front éphémère.
Toute menue, le visage camouflé, l'étudiante de 25 ans est déterminée. « Nous n'avons pas peur, car c'est le seul moyen désormais pour nous de résister. Jusqu'ici nous n'avons pas vu de campagnes internationales ou de gouvernements étrangers nous soutenir », reproche-t-elle au micro de notre correspondante à Ramallah, Marine Vlahovic.
Un camion à eau pulvérise un liquide à l'odeur fétide. Les soldats tirent à balles réelles, mais les manifestants reviennent à la charge. Impossible ce jour-ci pour Bassem Tamimi de ne pas apporter son soutien aux prisonniers palestiniens. « Nous avons très peur de ce qui va leur arriver. Ils sont proches de la mort, car les autorités israéliennes les traient de manière inhumaine », dénonce-t-il.
Voilà 25 jours qu'a commencé la grève de la faim de Marwan Barghouti et plusieurs centaines de prisonniers palestiniens qui dénoncent leurs conditions de détention. « Nous entrons dans une période extrêmement critique », estime Qaddoura Farès, le président du Club des prisonniers, selon lequel « un grand nombre de détenus ne peuvent même plus bouger de leur lit ».
Pour la première fois, Marwan Barghouti a pu être examiné par un délégué de la Croix-Rouge; seule instance internationale autorisée à rencontrer les détenus et suivre leur état de santé. Conformément aux principes qui régissent les activités du CICR, aucune information n'a filtré sur la santé du leader du Fatah.
L'administration pénitentiaire israélienne a menacé à plusieurs reprises d'avoir recours à l'alimentation forcée, alors que cette grève de la faim s'éternise et que d'autres manifestations pourraient être organisées en Cisjordanie.
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