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Israël/Territoires palestiniens

«Bordure protectrice»: un rapport à charge contre Israël

Ce sont les conclusions d'un peu moins de 1 000 jours d'enquête. Rapidement après la fin des opérations militaires menées dans la Bande de Gaza en juillet et août 2014, le contrôleur d'Etat israélien a lancé des investigations sur la façon dont elles avaient été menées. Ce haut responsable israélien a publié ce mardi 28 février son rapport sur le sujet. Un rapport très attendu et redouté en Israël par une partie des responsables politiques de l'époque. Le document est en effet très critique à l'égard des autorités.

Une brigade d'infanterie de l'armée israélienne se déploie dans un champ, dans la bande de la Gaza, le 12 juillet 2014.
Une brigade d'infanterie de l'armée israélienne se déploie dans un champ, dans la bande de la Gaza, le 12 juillet 2014. REUTERS/Finbarr O'Reilly
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Avec notre correspondant à Jérusalem,  Guilhem Delteil

La menace était connue, elle avait même été qualifiée de « stratégique » par les responsables politiques, militaires et des services de renseignement israéliens, estime le contrôleur de l'Etat à propos des tunnels construits par le mouvement islamiste du Hamas entre la bande de Gaza et le territoire de l'Etat hébreu. Pourtant « les actions entreprises face à cette menace n'ont pas correspondu à cette définition » regrette Yossef Shapira.

Le contrôleur de l'Etat estime que le cabinet de sécurité a été mal informé. Des éléments « importants et cruciaux » ont été présentés « en termes épars et généraux » par le Premier ministre, le ministre de la Défense de l'époque et l'ancien chef d'état-major. Or, d'après ce rapport, si elle avait été dûment informée, cette formation restreinte de l'exécutif aurait pu faire pression sur le chef du gouvernement et les généraux.

Car le contrôleur de l'Etat déplore qu'aucune stratégie claire n'ait été définie vis-à-vis de la bande de Gaza, que l'option diplomatique n'ait notamment jamais été étudiée pour éviter l'escalade. Sur le plan militaire, il juge que les soldats n'étaient ni suffisamment formés ni armés de manière adéquate pour combattre dans une zone pleine de tunnels.

Netanyahu et l'armée rejettent les critiques

Des critiques rejetées par l'armée et le chef du gouvernement, Benyamin Netanyahu qui ils restent droits dans leurs bottes après la publication du rapport du contrôleur de l'Etat.

« A la veille du lancement de l'opération "Bordure protectrice", nous disposions d'informations substantielles sur la plupart des tunnels », affirme l'armée accusée d'avoir sous-estimé le danger. Dans son communiqué, elle affirme avoir « rendu compte de cette menace sérieuse » aux responsables politiques, réfutant, là-aussi, l'idée qu'elle n'avait pas dûment informé les membres du cabinet de sécurité. Pas d'erreur commise donc mais elle reconnaît tout de même une marge d'amélioration. L'armement, notamment, a depuis évolué et répond plus spécifiquement aux enjeux posés par ces tunnels, affirme t-elle.

Le Premier ministre, lui, contre-attaque en mettant en avant ce qu'il voit comme des réussites : « plus de 1 000 terroristes ont été tués » écrit Benyamin Netanyahu dans un communiqué. Il évoque également des milliers de roquettes détruites, des attaques contre des villes israéliennes déjouées. Il se présente comme un chef de guerre compétent. Reste que sévèrement mis en cause par ce rapport, il a tout de même accepté de répondre aux questions des députés, mais au mois d'avril uniquement. D'ici là, la pression sera peut-être retombée.
 

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