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Syrie

Les services de renseignement syriens frappés au cœur par Fateh al-Cham à Homs

Deux sièges de la sécurité syrienne ont été frappés par des attaques-suicide ce samedi 25 février à Homs, troisième ville du pays actuellement sous contrôle du régime de Damas. L'ONG Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) fait état de 42 morts. Parmi les victimes : Hassan Daaboul, ponte du renseignement militaire en Syrie, chef des services à Homs, et proche du président Assad. Le groupe Fateh al-Cham a émis une revendication. De son côté, le régime syrien a promis des représailles estimant que cette attaque constituait un « message clair des terroristes ». Ces attaques interviennent au moment où se tiennent à Genève des pourparlers de paix sous l'égide de l'ONU. Depuis Genève, une délégation de l'opposition a déclaré qu'elle « condamnait le terrorisme ».

Les lieux d'une attaque-suicide à Homs, ce samedi 25 février 2017. Capture d'écran issue de la chaîne al-Ikhbariya al-Souriya.
Les lieux d'une attaque-suicide à Homs, ce samedi 25 février 2017. Capture d'écran issue de la chaîne al-Ikhbariya al-Souriya. HO / AL-IKHBARIYAH AL-SOURIYAH / AFP
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Alors que les négociations patinent actuellement à Genève sous l'égide de l'ONU, entre le régime et les différentes mouvances de l'opposition représentées, plusieurs kamikazes ont lancé une attaque audacieuse, ce samedi dans des lieux pourtant particulièrement protégés de Homs, dans le sud de la Syrie.

Le « maître de Damas » perd un proche

Ce sont les services de la sûreté de l'Etat et du renseignement militaire, situés respectivement dans les quartiers de Ghouta et de Mahatta, qui ont été visés. « Aux renseignements militaires, il y a eu des tirs contre les gardes. Des officiers ont accouru pour voir ce qui se passait et un premier kamikaze s'est fait exploser », explique le directeur de l'ONG OSDH.

« D'autres membres du renseignement se sont précipités et un deuxième puis un troisième kamikaze se sont fait exploser l'un après l'autre », ajoute Rami Abdel Rahmane, qui précise que « des affrontements se sont déroulés pendant deux heures tout au long des attaques ».

Parmi les victimes : le chef du renseignement militaire de la ville, Hassan Daaboul, qui est un proche du président Bachar el-Assad et l'une des personnalités les plus connues des milieux du renseignement dans son pays. Il aurait été visé spécifiquement par l'un des kamikazes.

Le message : Fateh al-Cham est bien là

Le groupe Fateh al-Cham a revendiqué ces attaques. Il s'agit de l'ancien Front al-Nosra, qui avait changé de nom pour acter sa distanciation avec son ancienne maison-mère (al-Nosra était à l'époque la branche syrienne de l'organisation al-Qaïda). A l'heure actuelle, Fateh al-Cham est le deuxième plus important groupe jihadiste après l'organisation rivale Etat islamique (EI).

Fateh al-Cham était le principal allié des rebelles opposés au clan Assad. Mais en janvier, les guerres d'influence l'ont emporté, de violents combats ont éclaté. D'où la donne actuelle : d'un côté, des insurgés qui rejettent le processus de paix ont fusionné avec Fateh al-Cham sous le nom Tahrir al-Cham ; de l'autre, les partisans de négociations sont désormais alliés avec les salafistes d'Ahrar al-Cham.

Comme le groupe EI, Fateh al-Cham est exclu des négociations de Genève. L'attaque de ce samedi est « un message aussi bien au régime qu'à l'opposition et à la communauté internationale que Fateh al-Cham est là et que personne ne peut l'isoler », analyse le directeur de l'OSDH. Plusieurs attentats-suicide meurtriers ont frappé la ville de Homs ces dernières années, en majorité revendiqués par l'EI.

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