Les Iraniens enterrent l'ancien président Rafsandjani

C'est un jour férié en Iran. Pour les obsèques de Ali Akbar Hachémi Rafsandjani, ce 10 janvier à Téhéran, des dizaines de milliers de personnes sont déjà rassemblées selon la télévision iranienne. Ali Akbar Hachémi Rafsandjani a succombé dimanche 8 janvier à un malaise cardiaque à l'âge de 82 ans, un deuil national de trois jours a été décrété par le gouvernement.

Les funérailles de l'ancien président Rafsanjani à Téhéran, le 10 janvier 2017. Tasnim News Ageny/Handout via REUTERS

De notre correspondant à Téhéran,

Des centaines de milliers de personnes ont participé aux funérailles nationales de l’ex-président Akbar Hachemi Rafsandjani à l’université de Téhéran où se déroulent en général les prières du vendredi. De nombreux responsables, notamment le président Hassan Rohani, le protégé de Hachemi Rafsandjani, ont assisté à la cérémonie.

Le Guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei, a tenu à prononcer lui-même la prière du mort devant le cercueil, sur lequel était posé le turban blanc de l’ex-président Rafsandjani et sa photo. Dimanche peu après sa mort, le guide avait loué un « compagnon de lutte » depuis 59 ans, mais il avait aussi reconnu que les deux hommes avaient eu des différences d’opinion.

Ensuite, le cercueil a traversé une foule compacte de plusieurs centaines de milliers de personnes pour aller au mausolée de l’imam Khomeiny, le fondateur de la République islamique, où Hachemi Rafsandjani a été enterré.

Une forte influence politique

Dans le cortège, des petits groupes ont scandé des slogans en faveur de l’ex-président réformateur, Mohammad Khatami, allié de Rafsandjani. Mais les médias sont toujours empêchés de publier ses déclarations et ses photos.

La mort de Rafsandjani constitue une grande perte pour le président Hassan Rohani qui devrait se présenter en mai prochain pour un second mandat de quatre ans. C’est aussi une grande perte pour l’ensemble du camp réformateur et modéré. Depuis plusieurs années, Hachemi Rafsandjani et l’ex-président Khatami avaient formé une alliance, qui avait permis l’élection de Hassan Rohani en 2013. L’ex-président Rafsandjani avait été isolé ces dernières années au sein des institutions de l’Etat, contrôlés par les conservateurs. Mais il avait gardé une forte influence sur le plan politique.