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Syrie

L'UE condamne l'offensive russe à Alep, mais n'opte pas pour des sanctions

En Syrie, la trêve humanitaire décrétée par la Russie est entrée en vigueur ce jeudi 20 octobre à Alep, dans le nord du pays. Mais jusqu'à présent, il semble que ni les civils, ni les combattants rebelles n'aient utilisé les couloirs humanitaires mis en place pour les évacuer. Une trêve qui en tout cas n'efface pas les raids meurtriers de ces dernières semaines. Ils ont fait, selon le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, près de 500 morts et 2 000 blessés en seulement un mois. A Bruxelles, où sont réunis depuis ce jeudi les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne, le ton est monté vis-à-vis de la Russie. Mais aucune sanction n'a été adoptée.

L'Union européenne a «fermement condamné» jeudi 20 octobre «les atrocités» commises par le régime syrien et son allié russe à Alep.
L'Union européenne a «fermement condamné» jeudi 20 octobre «les atrocités» commises par le régime syrien et son allié russe à Alep. REUTERS/Abdalrhman Ismail
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Avec notre envoyée spéciale à Bruxelles,  Anastasia Becchio

Le communiqué, diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi, condamne fermement la participation de la Russie à l’offensive du régime syrien sur Alep, mais le texte ne mentionne plus de possibles sanctions contre les soutiens de Damas, comme le faisait un projet initial. Il se borne à affirmer que l’Union européenne est en train d’envisager toutes les options disponibles si les atrocités continuent.

Le président français, François Hollande, a résumé les choses ainsi : « S’il advenait qu’il y ait encore des massacres, des bombardements, d’abord c’est sur les responsables syriens qu’il faudrait prononcer un certain nombre de sanctions et avoir également des réponses appropriées. La Russie s’exposerait également, si elle continuait ses bombardements, à des réponses que l’Union européenne aurait à délibérer. Mais nous n’en sommes pas là. »

En arrivant au sommet, le ton était pourtant bien plus virulent. François Hollande ou la chancelière allemande Angela Merkel, après leurs discussions difficiles à Berlin avec le président russe Vladimir Poutine, avaient clairement brandi la menace de sanctions. Mais l’idée ne fait pas l’unanimité chez les Vingt-Huit. La Hongrie s’y oppose ou encore l’Italie, déjà durement éprouvée par les sanctions.

Dans la nuit, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a reconnu qu’il n’était pas favorable à une référence explicite à des sanctions pouvant ciblées la Russie. Et il a fini par l’emporter car comme l’a résumé Angela Merkel, il était important pour les Vingt-Huit d’apparaître unis sur cette question face à la Russie. « Ce souhait d’aboutir à une voix unique a été une priorité », a expliqué la chancelière.

Ceta : les discussions se poursuivent

Ce vendredi matin, 21 octobre, les participants au sommet planchent sur la politique commerciale européenne et en particulier l'accord de libre-échange avec le Canada. Cet accord économique et commercial global (Ceta), négocié depuis 7 ans, et qui doit en principe être signé la semaine prochaine à Bruxelles, est suspendu à la décision de la région belge de Wallonie, qui refuse de donner son feu vert.

Le système belge est ainsi fait que même si le gouvernement y est favorable, le Premier ministre Charles Michel a besoin du feu vert des sept Parlements régionaux pour pouvoir entériner le traité avec le Canada : « C’est un moment délicat parce que moi, je veux évidemment respecter la démocratie en Belgique. Et le rôle du Parlement wallon qui a le droit et le devoir d’exprimer un point de vue sur un accord commercial. Mais dans le même temps, je constate que la Wallonie à ce stade est le dernier endroit en Europe où on s’oppose à ce qui est sur la table. »

La région francophone du sud de la Belgique et ses 3,5 millions d'habitants est donc en mesure de bloquer un traité qui concerne plus de 535 millions d'Européens et de Canadiens. Une perspective qui inquiète le président du Conseil, Donald Tusk : « J’ai bien peur qu’en cas d’échec avec le Ceta, nous ne puissions plus signer d’accord de libre-échange. Mais le problème va bien au-delà du Ceta. Nous avons besoin d'instruments efficaces pour nous protéger contre des pratiques commerciales déloyales. »

Les discussions et les navettes avec les autorités wallonnes se poursuivent. De nouvelles réunions sont prévues. Le ministre-président de la Wallonie, Paul Magnette, présentera son rapport ce matin aux députés wallons. Mais le temps presse : le Premier ministre canadien a prévu de venir jeudi 27 octobre à Bruxelles pour signer l'accord.
 

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