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Syrie

Syrie: pourquoi le groupe EI a frappé la province côtière de Lattaquié

En Syrie, les habitants de la province côtière de Lattaquié sont encore sous le choc au lendemain de sept attentats, dont des attaques suicide, qui ont fait au moins 148 morts et des dizaines de blessés. Ces attentats, revendiqués par le groupe Etat islamique, ont suscité une vague de condamnation dans le monde. C’est la première fois que des attentats de cette ampleur frappent cette région relativement épargnée depuis le début de la guerre il y a cinq ans. Pourquoi le groupe EI a-t-il pris pour cible cette zone très éloignée de ses fiefs traditionnels en Syrie ?

Les vitres de l'hôpital de Jableh (ici le 23 mai 2016) ont volé en éclat après les attaques du groupe EI.
Les vitres de l'hôpital de Jableh (ici le 23 mai 2016) ont volé en éclat après les attaques du groupe EI. REUTERS/Omar Sanadiki
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Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

L’objectif du groupe Etat islamique est de montrer qu’il est capable de frapper au cœur du principal bastion du régime syrien, qui, de surcroit, abrite le quartier général des forces russes opérationnelles en Syrie. D’ailleurs, le choix de Jableh et de Tartous n’est pas fortuit : la base aérienne de Hmeimim, d’où décollent les avions russes engagés sur le théâtre syrien, se trouve à dix kilomètres seulement au nord de Jableh, et la seule base navale de la marine russe en Méditerranée est située dans la ville portuaire de Tartous, plus au Sud.

Dans le communiqué revendiquant les attaques, l’EI annonce avoir frappé « des rassemblements d'Alaouites ». Cela est inexact, car Jableh et Tartous sont deux villes à majorité sunnite, bien que situées au cœur du bastion historique des Alaouites. De toute façon, le nombre de réfugiés installés à Lattaquié s’élève aujourd’hui à 1,6 million, presque autant que la population locale. La majorité est composée de sunnites qui ont fui Alep, Idleb et Raqqa, pour se réfugier dans cette région.

Les autorités syriennes inquiètes

Ces attentats constituent une grave brèche sécuritaire qui inquiète les autorités syriennes et c’est pour cela que le ministre de l’Intérieur, Mohammad al-Chaar, s’est empressé de se rendre sur les lieux des attentats. Ce sunnite, originaire de Lattaquié, a annoncé la création d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur les circonstances des attentats.

L’organisation de sept attaques simultanées, dans deux villes distantes de 60 kilomètres, exige, en effet, une logistique très importante : le recrutement des kamikazes, leur entrainement, leur transport sur les lieux des attentats et, bien entendu, la préparation des voitures piégées et des ceintures d’explosif. Le groupe EI a montré là une grande capacité opérationnelle dans cette région méditerranéenne où ce groupe ne s’était jamais manifesté auparavant.

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