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Egypte

Egypte: le local du syndicat des journalistes pris d'assaut par la police

La police égyptienne a pris d’assaut dimanche soir le siège du syndicat des journalistes au Caire. Les forces de sécurité ont procédé à l’arrestation de deux journalistes militants qui s’étaient réfugiés dans le syndicat après les manifestations du 25 avril contre la cession par l’Égypte de deux îles à l’Arabie Saoudite.

Le 28 avril 2016, des journalistes manifestaient devant le local du syndicat contre le ministre de l'Intérieur égyptien.
Le 28 avril 2016, des journalistes manifestaient devant le local du syndicat contre le ministre de l'Intérieur égyptien. REUTERS/Mohamed Abd El Ghany
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Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Jamais durant sa longue histoire, le Syndicat égyptien des journalistes n’avait été pris d’assaut par la police.

Ce syndicat vient juste de célébrer ses 75 ans et a toujours été considéré comme jouissant d’une immunité de facto par tous les régimes successifs, de la monarchie aux Frères musulmans en passant par l’occupant anglais et les militaires de Nasser.

L’assaut de la police donné le jour de la fête du Travail provoque de vives réactions ce lundi, même si c’est un jour férié à l’occasion de la fête du printemps. Le président du syndicat a demandé le limogeage du ministre de l’Intérieur tandis que des dizaines de journalistes ont interrompu leur congé pour organiser un sit-in.

Face à la multiplication des protestations et des condamnations sur les divers médias, le ministère de l’Intérieur a justifié son action par le fait qu’il exécutait un mandat d’arrêt du parquet. Cela n’a pas convaincu les journalistes.

Le syndicat porte plainte

Yéhia Qalash, le président du syndicat des journalistes a décidé de partir en guerre contre la police qui continue à investir les abords du siège du syndicat. Seules les personnes munies d'une carte de presse peuvent accéder à la rue menant au syndicat. Dans une conférence de presse, Qalash a accusé le ministère de l'Intérieur d'avoir perpétré un crime.

« La seule issue pour sortir de la crise est que le ministère de l'intérieur cesse de répandre des mensonges pour tenter vainement de nier le crime commis devant un grand nombre de membres du syndicat. Le syndicat a par ailleurs déposé une plainte détaillée sur l'assaut policier contre le syndicat et a demandé l'adoption des mesures légales », a-t-il annoncé.

La loi du syndicat des journalistes stipule que la police ne peut pas pénétrer dans le syndicat sans être accompagné d'un procureur et du président du syndicat ou de son représentant. Une assemblée générale est prévue mercredi 4 mai pour décider d'une éventuelle escalade.

Il y a une grosse mobilisation des journalistes et des ONG en solidarité avec le syndicat pour dénoncer ces agissements de la police et demander des comptes de la part des autorités en allant jusqu’à la demande de la démission du ministre de l’Intérieur.

00:52

Alexandra el Khazzan

Toufik Benaichouche

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