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Syrie / ONU

Cessation des hostilités en Syrie: quelles chances de succès?

Les hostilités vont-elles cesser en Syrie comme le prévoit l'accord international conclu dans la nuit de jeudi à vendredi à Munich, en Allemagne ? L'annonce ne concerne pas les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ni ceux du Front al-Nosra. L'accord de Munich prévoit en outre un accès humanitaire à plusieurs localités syriennes assiégées. Des annonces fortes, à l'issue de tractations entre grandes puissances, mais il reste des interrogations et des ambiguïtés.

Les grandes puissances se sont mises d'accord dans la nuit de mercredi à jeudi sur une cessation des hostilités en Syrie et pour intensifier l'aide humanitaire.
Les grandes puissances se sont mises d'accord dans la nuit de mercredi à jeudi sur une cessation des hostilités en Syrie et pour intensifier l'aide humanitaire. REUTERS/Michael Dalder
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Verra-t-on dans les prochains jours de l'aide humanitaire parvenir à certaines localités syriennes assiégées ? Et surtout, quels seront les moyens de pression sur le régime de Bachar el-Assad et son allié russe, si cette mesure reste inappliquée ? C'est une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, votée en décembre dernier, qui demande cet accès humanitaire et à ce jour, elle n'a pas été suivie d'effets sur le terrain.

Autre question soulevée par l'accord de Munich : la Russie va-t-elle réellement cesser de bombarder l'opposition considérée comme « modérée » par l'Occident ? Jusqu'à présent, Moscou qualifie de « terroristes » tous les groupes qui luttent contre Bachar el-Assad et les bombardements russes ont très peu visé le groupe Etat islamique.

Enfin, si l'accord de Munich est appliqué, quelles en seront les suites politiques ? Les discussions qui ont échoué ces derniers jours à Genève portaient sur une transition en Syrie. L'accord de cette semaine n'abandonne pas cette idée, mais la Russie s'est imposée comme le principal acteur non-syrien dans cette crise. Et on voit mal Moscou indiquer la porte de sortie à son allié Bachar el-Assad.

→ A lire aussi : l'accord sur une «cessation des hostilités» en Syrie (en anglais)


La prudence de Mazen Darwish, militant des droits de l'homme

Le Syrien Mazen Darwish a passé trois ans et demi en prison. Journaliste et défenseur des droits de l'homme, il a retrouvé la liberté l'année dernière.

Fondateur d'une organisation de défense des droits de l'homme qui n'a jamais été reconnue par le régime de Damas, Mazen Darwish est arrêté en février 2012, poursuivi pour « promotion d'actes terroristes ».

Il sera finalement acquitté puis libéré en 2015. Il vit désormais en Europe. « Pendant trois ans et demi, il y a eu de la torture, raconte-t-il. De la torture physique. Après avoir vécu cela, je suis encore plus attaché aux droits de l'homme, à la liberté et à la démocratie. »

Mazen Darwish réagit avec prudence à l'accord de cessation des hostilités conclu cette semaine à Munich. « Cela fait cinq ans que nous attendons, nous pouvons encore attendre une semaine pour voir si c'est appliqué », explique le défenseur des droits de l'homme.

« Il est inacceptable qu'après cinq ans, la communauté internationale ne soit pas capable de faire cesser les violations dont le peuple syrien est la victime. Personne ne doit penser que la situation politique se résume à une alternative entre Bachar el-Assad et le groupe Etat islamique », s'indigne-t-il.

Pour Mazen Darwish, l'intervention militaire russe en soutien au régime de Bachar el-Assad risque de prolonger la souffrance des Syriens et d'accroître encore le flot des réfugiés.

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